• Rechercher
  • Mot de passe oublié ?
  • Mot de passe oublié ?

Violences intra­fa­mi­liales : un pôle spé­cia­li­sé voit le jour au sein de la cour d'appel de Versailles

justitia goddess goddess of justice goddess of truth
Statue de la déesse de la Justice (Piqsels)

La cour d'appel de Versailles a pré­sen­té mar­di les contours d’un pôle spé­cia­li­sé
dans les vio­lences intra­fa­mi­liales, plu­sieurs mois avant la publi­ca­tion d'un décret met­tant en place de tels pôles dans l'ensemble des tri­bu­naux en France.

Il y a quelques jours, la dépu­tée Renaissance du Val‑d’Oise Émilie Chandler et la séna­trice Union cen­triste de l’Yonne Dominique Vérien ont remis un rap­port à Élisabeth Borne sur le trai­te­ment judi­ciaire des vio­lences intra­fa­mi­liales. Elles y pré­co­nisent notam­ment la créa­tion de pôles spé­cia­li­sés dans les tri­bu­naux pour trai­ter ces affaires. Une mesure reprise dans le plan Égalité, récem­ment pré­sen­té par la Première ministre, et dont le décret d'application, en cours d’élaboration à la chan­cel­le­rie, est atten­du d’ici au mois de sep­tembre. Mais la cour d'appel de Versailles s'est déjà organisée.

Mardi, les magis­trats de la cour d’appel de Versailles ont pré­sen­té lors d’un comi­té local d’aide aux vic­times (CLAV) les contours d’un pôle spé­cia­li­sé dans les vio­lences intra­fa­mi­liales, rap­portent Le Monde et fran­cein­fo. L'idée cen­trale, au sein de ce pôle, est de per­mettre à celles et ceux qui s'occupent de ces affaires « de mieux com­mu­ni­quer entre eux », a expli­qué Jean-​François Beynel, le pré­sident de la cour d'appel de Versailles, au quo­ti­dien du soir. Car que ce soit en appel ou en pre­mière ins­tance, les vio­lences intra­fa­mi­liales par­courent toutes les cours : c'est au civil que se décide la garde des enfants mais au pénal que les faits de vio­lences sont jugés.

« Ces pro­cé­dures ont une chro­no­lo­gie qui leur est propre et elles arrivent à la cour à des moments dif­fé­rents. Si on ne crée pas de pôles, on peut abou­tir à des déci­sions qui peuvent être inco­hé­rentes entre elles », a indi­qué Marc Cimamonti, le pro­cu­reur géné­ral, à fran­cein­fo. Une appli­ca­tion infor­ma­tique va per­mettre à chaque magistrat·e de ren­sei­gner les situa­tions fami­liales dans chaque affaire, pour leur per­mettre ensuite de tran­cher sur un cas en ayant connais­sance de toutes les infor­ma­tions les concernant.

« Aller encore plus loin »

Si deux juristes assistant·es doivent être attaché·es au pôle à plein temps, les deux magis­trates qui ont déjà accep­té de le rejoindre, une avo­cate géné­rale et une pré­si­dente de chambre, conti­nue­ront de tra­vailler sur d'autres affaires, qui n'ont pas de liens avec les vio­lences intra­fa­mi­liales. Elles auront sim­ple­ment une res­pon­sa­bi­li­té de « réfé­rent vio­lences intra­fa­mi­liales » en plus de leurs fonc­tions actuelles. Jean-​François Beynel sou­ligne qu'il ne faut pas « bou­le­ver­ser les orga­ni­sa­tions exis­tantes », dans un contexte de sur­charge des tri­bu­naux, met­tant en avant une néces­saire « trans­ver­sa­li­té ».

À lire aus­si I Dans un rap­port, la dépu­tée Émilie Chandler pré­co­nise « des pôles spé­cia­li­sés dans les tri­bu­naux pour l’ensemble des vio­lences intrafamiliales »

Présente lors du comi­té local d’aide aux vic­times (CLAV), mar­di, Isabelle Rome a affir­mé être convain­cue de la néces­si­té d’« aller encore plus loin » dans la lutte contre les vio­lences intra­fa­mi­liales, « notam­ment avec ces pro­jets de pôles spé­cia­li­sés », fai­sant part de son « entier sou­tien ». Elle aus­si a poin­té l'importance de consi­dé­rer la situa­tion d’une famille « dans son ensemble », en réunis­sant les dif­fé­rentes infor­ma­tions des cours dans le pénal et le civil. D'autres magistra·tes doivent rejoindre ce pôle spé­cia­li­sé, cen­sé être opé­ra­tion­nel en sep­tembre, au moment où le décret d'application du gou­ver­ne­ment devrait tout juste être publié.

Partager