Mi-avril, quatre plaintes pour des violences gynécologiques ont été déposées auprès du Conseil de l'Ordre des médecins d'Indre-et-Loire concernant un praticien du département.
Une trentaine de témoignages envoyés en mars sur Instagram. Et aujourd'hui quatre plaintes, déposées mi-avril auprès du Conseil de l'Ordre des médecins d'Indre-et-Loire. Selon des informations de France Bleu Touraine, un gynécologue du département est au centre d'accusations de violences gynécologiques, pour des faits s'étalant de 2015 à 2021.
Parmi elles·eux, Laura*, qui le consultait pour une malformation de son vagin. Le praticien est entré directement avec son doigt, sans la préparer : « Il avait du mal à entrer alors il a forcé pour que son doigt rentre malgré ma douleur que je lui indiquais. Il n'avait pas de gant. » Or, selon la charte de la consultation en gynécologie ou en obstétrique, rédigée en octobre 2021 par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), l'accord oral du ou de la patient·e doit être recueilli avant tout examen clinique et le toucher vaginal doit se faire avec gant ou doigtier. Léo*, un homme transgenre, n'a lui aussi pas été prévenu de l'utilisation d'un spéculum, alors qu'il pensait que le gynécologue allait simplement « l'examiner de l'extérieur ». Il affirme que ce dernier a également tenu des propos transphobes.
Réunion de conciliation
Agathe*, de son côté, après une pose d'implant difficile, s'est « relevée trempée » et avait « des étourdissements » : « Il s'est permis de rire du fait que j'avais la phobie des aiguilles et du sang, alors que j'étais tatouée. » Quant à Clémence*, qui venait consulter pour des rapports douloureux, elle est simplement repartie avec une crème anesthésiante, sans avoir reçu de solution à la source de son problème.
Au-delà de ces quatre plaintes, une trentaine de témoignages anonymes ont également été recueillis par le compte Instagram Actions Féministes Tours. Le Conseil de l'Ordre des médecins, qui n'a ni confirmé ni infirmé la réception des plaintes à France Bleu, a désormais un mois pour organiser une réunion de conciliation avec les personnes qui ont porté plainte.
Il y a quelques mois, c'est le chef du service de gynécologie de l'Hôpital Tenon, dans le 20e arrondissement de Paris, qui avait été accusé de violences gynécologiques. Après l'ouverture d'une enquête pour « viol sur mineurs de plus de 15 ans », il avait été « définitivement mis en retrait » de ses responsabilités, tout en continuant à exercer. La parole avait notamment pu se libérer grâce au travail du collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques, qui avait recueilli plus d'une centaine de témoignages.
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