Convoqué à un conseil de discipline jeudi, le policier mis en cause pour « absence de prise en compte du statut de victime » dans l'affaire de la tentative de féminicide de Blois cet automne échappe pour l'heure à une sanction : l'ensemble des représentant·es des syndicaux s'y sont opposé·es, contrairement aux représentant·es de l'administration policière.
Les policier·ères serrent les rangs. Selon Le Parisien et France inter, le conseil de discipline qui s'est tenu jeudi 11 mai à l'encontre d'un policier de Blois (Loir-et-Cher) mis en cause pour « absence de prise en compte du statut de victime » dans l'affaire de la tentative de féminicide à l'encontre de Chloé n'a pas abouti. En cause : le refus des représentant·es des syndicaux de sanctionner leur confrère, contrairement aux représentant·es de l'administration policière.
« Les représentants de l'administration policière ont tous voté pour sa révocation, les représentants syndicaux contre », affirme la radio. Le Parisien précise quant à lui que « devant l’égalité des voix [les collèges sont paritaires], le président a proposé la sanction inférieure qui a donné lieu à vote identique ». Résultat : le conseil de discipline n'a pas été en mesure de donner son avis.
La DGPN doit trancher
Sollicité par Causette, le service de communication de la police nationale précise que cette absence d'avis du conseil de discipline, qui n'est que consultatif, n'empêchera pas la direction générale de la police nationale (DGPN) de trancher. Un tel désaccord « existe néanmoins dans de nombreux conseils de discipline », nous précise-t-on.
Frédéric Veaux, le directeur de la police nationale, est en train d'instruire le dossier, indique encore le service de communication. Suspendu à titre conservatoire, le policier a reconnu ne pas avoir assez questionné la jeune femme lors de sa visite au commissariat de Blois lors de son audition à l'IGPN, rapporte Le Parisien.
Il est soupçonné de négligences professionnelles vis-à-vis de Chloé, une jeune femme de 24 ans victime d'une tentative de féminicide. Le 13 décembre dernier, elle est rouée de coups par son ex-compagnon, Marvin J, qui l'attend dans son hall. Deux heures auparavant, la jeune femme s'était vue refuser un dépôt de plainte par le policier de 54 ans, qui avait exigé qu'elle repasse au commissariat le lendemain. A la suite de son agression, la jeune femme est restée dans le coma jusqu'à début mars. Elle a perdu également perdu un œil.
Selon Le Parisien, Marvin J., 27 ans, est un multirécidiviste « déjà condamné en 2015 à quatre mois de prison avec sursis pour des brutalités sur sa compagne de l’époque. Il avait aussi été incarcéré à plusieurs reprises pour usage de stupéfiants, port d’arme prohibée et violences. »
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