Emmanuel Macron a dévoilé mardi sur Twitter une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose. Si cette dernière inclut un plan de financement et la création d'un centre de recours et d'expertise, elle n'aura pas pour but d'inscrire la maladie dans la liste des affections longue durée.
« Il était temps que nous donnions à ce combat la visibilité d’une cause nationale. » Le président de la République a annoncé ce 11 janvier le lancement de la première stratégie nationale de lutte contre l’endométriose dans une vidéo de six minutes postées sur le compte Twitter du président. Une stratégie nationale qui, à trois mois des présidentielles, vise à « mieux comprendre cette maladie et ses causes, et trouver des traitements thérapeutiques » a précisé Emmanuel Macron. Des moyens seront débloqués « à la hauteur des enjeux » - le montant n'est pas précisé – pour la recherche sur cette maladie qui touche en France une femme sur dix, soit plus de deux millions de personnes et qui représente la première cause d’infertilité.
« Ce n’est pas un problème de femmes, c’est un problème de société. La stratégie nationale que nous lançons porte l’espoir d’une meilleure qualité de vie pour des millions de femmes et de filles », a lancé Emmanuel Macron. Le chef de l’état souhaite pour cela « développer des "réflexes endométrioses" » à l’école, à l’université et dans les milieux médicaux (en référence au délai moyen de sept années pour obtenir un diagnostic) et créer au moins un centre de recours et d’expertise par région.
Pas d’inscription sur la liste des ALD
Le président n’a pas évoqué l’inscription de l’endométriose sur la liste des affections longue durée exonérante (ALD). Une mesure pourtant revendiquée par nombre d’associations et qui sera défendue par la députée La France insoumise Clémentine Autain lors de la niche parlementaire du groupe à l’Assemblée le 13 janvier.
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La reconnaissance de l’endométriose comme ALD permettrait une prise en charge à 100 % des dépenses liées aux soins et aux traitements ainsi que le droit d’être en arrêt maladie sans délai de carence. Une mesure importante : 86% des répondantes de l’enquête « Endotravail » publiée en 2020 sont pour l’instant réticentes à demander des arrêts maladies à leur médecin pendant les crises, en raison de la perte de salaire induite par ces jours de carence.
Le ministère de la Santé, Olivier Véran, « rassemblera prochainement un comité de pilotage national pour définir le plan d’action et le mettre en œuvre avec les représentants des patientes et des professionnels, et de tous les ministères et secteurs concernés », a indiqué Emmanuel Macron. Ce comité devrait tenir sa première réunion en février.