Capture decran 2024 02 05 a 11.40.12 AM
© Capture écran France TV

“Si elle me quitte, je la tue” : Pierre Arditi pro­voque les rires du pla­teau de “Quelle époque !”

Les rires sur le plateau de Quelle époque !, samedi soir, après les propos tenus par Pierre Arditi montrent, hélas, qu’un homme qui tuerait sa femme parce qu’elle le quitte est toujours un sujet de plaisanterie.  

Enième exemple de la banalisation des violences faites aux femmes et des féminicides. Alors qu’il était invité sur le plateau de Quelle époque ! sur France 2, samedi 3 février, pour faire la promo de son nouveau spectacle, Pierre Arditi a expliqué, pépouze, qu’il tuerait sa femme, l’actrice Évelyne Bouix, si cette dernière le quittait. 

Revenons sur le contexte. Nous sommes au début de l’émission présentée par Léa Salamé. Pierre Arditi se prête alors au “photoculture”, jeu qui consiste à donner son avis sur diverses personnalités françaises dont les photos sont présentées à l’écran. Vient le tour d’Évelyne Bouix, qui partage la vie du comédien depuis quatre décennies. “J’ai deux vies dans ma vie : c’est le théâtre et Évelyne Bouix. Je ne peux rien dire de plus”, a réagi l’acteur avant d’ajouter : “Si jamais elle me quitte, je la tue. Mais elle ne me quittera pas, car grâce à Dieu, je partirai avant elle.”

Lire aussi I Laurène Daycard : « Ce qu’on peut aujourd’hui qualifier de "crime de possession" s’inscrit très souvent dans un scénario de contrôle conjugal »

La phrase provoque aussitôt le rire du public et de quelques invité·es. Personne, sur le plateau, ne reprend Pierre Arditi. Pourtant, sur les réseaux sociaux, la phrase ne passe pas. Nombreux·euses sont les internautes à dénoncer les propos du comédien. Des propos problématiques qui font d’ailleurs écho à ceux tenus, il y a quelques années, par un autre comédien français, comme le rappelle l’historienne Élodie Jauneau sur X (anciennement Twitter). Dans un entretien paru en 2009 dans Marie Claire, Yvan Attal devait imaginer quelle serait sa réaction si sa compagne Charlotte Gainsbourg le quittait pour un autre homme, en l’occurrence un ouvrier, en référence à la sortie du film Partir, de Catherine Corsini – dans lequel Yvan Attal joue un homme quitté par son épouse. “Je prends la carabine et je la tue. Je ne tue pas l’ouvrier, je la tue elle”, avait-il répondu. 

Que ce soit en 2009 ou quatorze ans plus tard, la culture du féminicide – énoncée ici de manière décomplexée par un acteur très installé dans une émission du service public – a visiblement de beaux jours devant elle. Pour rappel, le refus de la séparation (23 %) et la dispute (26 %) demeurent les principaux mobiles du passage à l’acte dans le cadre d’un féminicide, selon l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple publiée en septembre dernier par le ministère de l’Intérieur. Et selon le décompte effectué par le collectif Féminicides par compagnon ou ex, sur les cent deux victimes de féminicides en 2023, cinquante-quatre femmes ont été tuées dans un contexte de séparation. Vraiment pas de quoi en rire donc. 

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.