Après six mois de travaux, la délégation aux droits des femmes du Sénat émet dans un rapport publié ce 28 septembre une vingtaine de propositions afin d’alerter le gouvernement et l’opinion publique « sur les violences perpétrées et véhiculées » par les contenus pornographiques.
Le titre du pavé de 191 pages est significatif : « Porno : l’enfer du décor ». Après six mois de travaux et des dizaines d’heures d’auditions – dont celle, à huis clos, de victimes de l’affaire dite « French Bukkake » -, la délégation aux droits des femmes du Sénat présente, ce 28 septembre, ses conclusions sur les dérives du porno français. Un rapport édifiant, adopté la veille par l’ensemble de la délégation aux droits des femmes, qui dénonce fermement les rouages de l’industrie pornographique et les violences systémiques qu’elle exerce et génère sur les femmes.
Un rapport d’une importance particulière puisqu’il s’agit du premier sur le sujet. « C’est la première fois que je travaille sur un sujet sur lequel il n’existe aucune bibliographie institutionnelle », remarque en préambule Laurence Rossignol, vice-présidente socialiste du Sénat et rapporteuse aux côtés d’Annick Billon (centriste), d’Alexandra Borchio-Fontimp (LR) et de Laurence Cohen (communiste). Une carence qui s’explique, pour Laurence Rossignol, en partie par « la résistance masculine à faire de ces sujets des sujets politiques ». Mais aussi par l’omniprésence de la culture du viol. « Nous vivons dans des sociétés encore très complaisantes à l’égard des violences sexuelles », déplore la rapporteuse et ancienne ministre des droits des femmes.
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