L'homme étoi­lé, au che­vet des vies filantes

Infirmier en soins pal­lia­tifs dans un hôpi­tal de Metz, Xavier, alias L’homme étoi­lé, s’est lan­cé le défi de racon­ter son métier en BD sur Instagram, où il est sui­vi par plus de 100 000 per­sonnes. Le suc­cès aidant, il a ras­sem­blé ses his­toires des­si­nées dans un livre, À la vie !, sor­ti début jan­vier. Des bulles d’amour et d’humour qui font de lui l’influenceur d’une fin de vie heureuse. 

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© Rebecca Topakian pour Causette

Du haut de son mètre 95, des tatouages par­tout, dont les visages des membres du groupe Queen (qu’il vénère) sur quatre doigts de sa main droite et des étoiles sur les bras, une barbe impo­sante et des boucles d’oreilles… Xavier, 35 ans, infir­mier en soins pal­lia­tifs, n’a pas le look de l’emploi. Quand il entre dans la chambre d’un nou­veau patient de l’hôpital de Metz (Moselle) où il tra­vaille, il per­çoit sou­vent de la sur­prise, par­fois de l’appréhension. Puis il pro­nonce quelques mots, et sa voix douce et enve­lop­pante lève toutes les craintes. « Je suis un gen­til, mais ça, on le devine après », dit-​il dans un sou­rire. Et c’est ce « Marshmallow coin­cé dans une armoire à glace », son double crayon­né, qu’il met en scène sur Instagram sous le nom de « L’homme étoi­lé ». Plus de 100 000 abonné·es suivent ses aven­tures et leur nombre s’envole à chaque nou­velle sto­ry pos­tée. Sans comp­ter toutes celles et ceux à venir, qui décou­vri­ront ses des­sins dans son livre graphique. 

“Je me sou­viens être entré dans la chambre de Mathilde alors qu’elle était en train de choi­sir son urne funé­raire. Elle envi­sa­geait sa mort de façon pragmatique”

Xavier

Le miracle du suédois

Au départ, Xavier n’avait abso­lu­ment pas l’intention de rela­ter ses jour­nées aux côtés des mourant·es. « J’avais peur d’angoisser tout le monde ! » Il découvre Instagram en pos­tant quelques anec­dotes, sous forme de bulles illus­trées, sur sa vie de couple avec Amandine, alias Prune, infir­mière elle aus­si. Sans grand suc­cès. Prune et son frère l’encouragent alors à racon­ter son quo­ti­dien en blouse blanche. « Xavier a tou­jours des­si­né. Mais il doute beau­coup de lui et de son trait. Je suis un peu sa mana­geuse à la mai­son ! » confie-​t-​elle. Le déclic se pro­duit avec Mathilde, une patiente de 50 ans, atteinte d’un can­cer. « Elle m’impressionnait. Je me sou­viens être entré dans sa chambre alors qu’elle était en train de choi­sir son urne funé­raire. Elle envi­sa­geait sa mort de façon prag­ma­tique et vou­lait épar­gner à ses enfants toute com­pli­ca­tion. » La langue sué­doise va les unir. Mathilde a vécu trente ans en Suède, après être tom­bée amou­reuse d’un « Viking », et Xavier adore cette langue qu’il a apprise en cours du soir. Et en la matière, il a des pro­grès à faire… Mathilde se met en tête de le faire pro­gres­ser, « un der­nier objec­tif avant le grand départ ». « Parfois, j’entrais dans sa chambre et on ne pro­non­çait pas un mot de fran­çais. Avec cette femme, je[…]

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