Chaque mois, un chercheur, une chercheuse, nous raconte sa thèse sans jargonner. Celle de Pauline Mortas* porte sur la naissance des premiers sex-shops. Façon catalogues La Redoute du cul, ils vendaient aussi bien des accessoires consacrés au plaisir que des solutions contre les dysfonctions sexuelles. Où l’on apprend qu’il était d’ailleurs plus simple de parler vaginisme et préservatifs féminins qu’aujourd’hui !

Causette : À quoi ressemblaient les premiers magasins d’accessoires sexuels ?
Pauline Mortas : Mes recherches montrent qu’il existe un genre de sex-shops par correspondance dès les années 1870. C’étaient les mêmes personnes qui vendaient des pilules contre l’impuissance, des contraceptifs, des « remèdes pour faire revenir les règles » – des abortifs déguisés – et des sex-toys. On pouvait aussi trouver des « solutions virginales », des produits astreignants pour resserrer le vagin et simuler la virginité. Ou des boulettes de sang séché à insérer dans le vagin pour faire semblant que c’était la première fois.
Les vendeurs de biens sexuels exerçaient des professions très différentes. J’ai par exemple découvert[…]