Deux plaintes. Trois mains courantes. Et l’ouverture d’une enquête préliminaire de police… Des étudiantes dénoncent, depuis plus d’un an, le comportement abusif d’un agent du Crous, logé dans leur résidence.
Intrusions dans leurs chambres, remarques salaces, coupures d’électricité en représailles… Pendant plusieurs années, des étudiantes d’une résidence du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de Paris, située au 9 rue Delaitre, dans le XXe arrondissement, auraient été victimes d’un de ses agents logé dans le même bâtiment. Après des mois, voire des années de silence, trois d’entre elles ont fini par le signaler à la police. Le 17 juillet 2017, Julie* se rend au commissariat du XXe arrondissement pour déposer une main courante pour harcèlement. Le 22 septembre 2017, Karine* fait de même, puis finit par porter plainte le 13 janvier 2018 pour harcèlement moral. Quelques jours plus tard, le 17 janvier 2018, c’est Lola* qui dépose une main courante, là encore pour harcèlement. Puis c’est au tour de Julie de porter plainte, le 31 janvier 2018, pour « harcèlement d’une personne vulnérable », comme le précise le procès-verbal d’audition.
Ces jeunes femmes, qui ne se connaissaient pas au moment des faits, et ce alors qu’elles vivaient au même endroit des situations identiques, ont toutes habité dans cette résidence entre 2015 et 2018. Et leurs plaintes visent toutes le même homme : un cadre de cet établissement public, logé dans leur bâtiment. Alertée par les étudiantes, la police a ouvert, depuis la fin de l’année 2018, une enquête préliminaire. La policière que nous avons interrogée n’a pas souhaité commenter cette affaire en cours, mais a néanmoins qualifié les faits rapportés par les jeunes femmes entendues de « très graves ».
L’homme soupçonné d’être l’auteur de ces actes est chargé de mission hébergement au Crous de Paris, âgé d’une soixantaine d’années, et bénéficie d’un logement de fonction au 9 rue Delaitre. Il pilote la gestion matérielle et financière des résidences étudiantes et s’occupe de leur animation. Un poste qui lui a permis, jusqu’en 2017, d’être chargé du recrutement des tuteurs et tutrices des différentes résidences du Crous, des étudiant·es censé·es faire le lien entre leurs condisciples et le personnel administratif de l’institution.
Intrusions à répétition

pour Causette
La vingtaine de résident·es passé·es par ce lieu que nous avons pu rencontrer nous ont décrit un climat malsain. Et toutes et tous, dès leur arrivée dans l’immeuble, se sont interrogé·es sur les attributions réelles de cet homme, en poste depuis le mois de janvier 2011. L’agent,[…]