Capture d’écran 2022 05 20 à 12.48.29
Photomontage de Francine Néago et son orang-outan © site de Noah and his ark

Francine Néago : his­toire d'une intoxi­ca­tion médiatique

Peut-​être avez-​vous vu pas­ser l'info. A 86 ans, Francine, Primatologue de renom­mée inter­na­tio­nale, échouait au Samu Social accu­lée par la pré­ca­ri­té. Cette ver­sion a fait le tour des médias. Pourtant, après véri­fi­ca­tion, elle est très lar­ge­ment roman­cée, pour ne pas dire bidon­née. Retour sur une intox.

Il faut dire que l’histoire était trop belle. Fin jan­vier, Francine Néago, une « célèbre pri­ma­to­logue » selon France Inter, « mon­dia­le­ment connue », selon L’Humanité« l’une des plus grandes spé­cia­listes mon­diales des singes et de leur lan­gage », pour Le Monde, et « dont les tra­vaux n’ont rien à envier à une Jane Goodall ou une Dian Fossey », selon le quo­ti­dien La Croix, s’est retrou­vée au Samu social. La vieille dame de 86 ans, qui vit depuis 50 ans en Indonésie, était venue à Paris pour ten­ter de régu­la­ri­ser sa situa­tion. En effet, selon ses dires, relayée par nos confrères, elle ne tou­chait plus, depuis quelques temps, son allo­ca­tion de soli­da­ri­té aux per­sonnes âgées (ASPA). Selon une nou­velle règle admi­nis­tra­tive, explique-​t-​elle, reprise par la presse, il faut désor­mais pas­ser au moins 6 mois en France par an pour la tou­cher. Ayant tout juste de quoi pas­ser quelques nuits à Paris, Francine Néago, qui pen­sait régler la situa­tion rapi­de­ment, s’est donc très vite retrou­vée à la rue. C’est alors qu’elle a été recueillie par le Samu social. Le per­son­nel écoute son his­toire. Pense qu’elle affa­bule un peu. Elle est aus­cul­tée par la psy­cho­gé­riatre du centre Jean Rostand d’Ivry sur Seine, qui ne diag­nos­tique aucun signe de patho­lo­gie. Le fils de la méde­cin, Pierre Maurel, par ailleurs atta­ché de presse, s’émeut de son his­toire. Et décide de faire un com­mu­ni­qué de presse. Les médias s’emballent : ceux que nous avons cité pré­cé­dem­ment mais aus­si Le Figaro, France 3, France Culture…. Francine fait le tour du Web et des réseaux sociaux. L’écrivain Daniel Pennac, lui aus­si sen­sible à sa cause, s’engage à lui finan­cer un hôtel dans le 14ème arron­dis­se­ment de Paris jusqu’à ce qu’elle puisse repar­tir en Indonésie. Vincent Dattée, qui dirige une cli­nique vété­ri­naire à Antony et Norin Chaï, direc­teur adjoint et res­pon­sable vété­ri­naire de la Ménagerie du Jardin des Plantes, s’émeuvent à leur tour du sort de Francine, dont ils découvrent la situa­tion, et décident de l’aider en créant un comi­té de sou­tien et en lan­çant un appel aux dons. L’argent récol­té, 29 500 € à ce jour, per­met­tra d’aider Francine à ren­trer en Indonésie et à créer un sanc­tuaire pour « ses » ani­maux. L’association SOS-​MAWAS créée par Vincent Dattée, le vété­ri­naire d’Antony, voit le jour. C’est elle qui, pour l’instant détient ces dons.

Causette, émue elle aus­si par l’histoire de Francine Néago, avait pré­vu d’en faire sa « Copine » du mois d’avril. Un grand por­trait sur quatre pages. Nous sommes donc allés l’interviewer comme il se doit à son hôtel dans le 14ème. Mais au bout d’une heure et demie d’interview, quelque chose nous semble étrange. Francine mélange[…]

Vous êtes arrivé.e à la fin de la page, c’est que Causette vous passionne !

Aidez nous à accom­pa­gner les com­bats qui vous animent, en fai­sant un don pour que nous conti­nuions une presse libre et indépendante.

Faites un don

La suite est réservée aux abonné·es.

identifiez-vous pour lire le contenu

ou

abonnez-vous

 

Partager
Articles liés