ALICE*
38 ans, deux filles, en couple avec un homme qui a un fils. Un fils ensemble
« Je suis critiquée, mais je tiens bon »
« J’ai fait le choix de ne pas assumer la charge mentale de mon beau-fils. J’ai, de mon côté, trois enfants, à temps plein à la maison. Et j’ai considéré que mon mari n’était pas assez investi dans la vie du foyer pour que je m’occupe en plus de son fils quand il vient chez nous. C’est source de conflits entre nous, mais je le revendique complètement. Je fais le choix de ne pas rappeler à mon mari que son fils est bientôt en vacances, qu’il faudrait acheter des billets de train. Je ne lui rappelle pas non plus qu’il doit aller sur Pronote [logiciel d’échanges entre parents et professeurs au collège et au lycée, ndlr] pour surveiller sa scolarité. Quand il vient chez nous, mes filles partent en vacances chez leur père. Je considère donc que je suis moi aussi en vacances. Et si son fils mange tard le soir, parce que mon mari n’est pas rentré suffisamment tôt du boulot, tant pis. Ma position n’est pas facile à tenir, je suis critiquée de toutes parts, en particulier par mes beaux-parents qui ne comprennent pas que je ne m’occupe pas de leur petit-fils. Mais je tiens bon.
Je fais partie d’un groupe de soutien informel de beaux-parents sur un réseau social. Parmi la quinzaine de femmes qui y participent, je vois la pression qui s’exerce sur elles. Notamment de la part de la belle-famille, qui attend qu’on prenne en charge les enfants de la première union. Cela me conforte dans mon choix. »

Mathilde*
29 ans, en couple avec un homme qui a un fils
« Tu es parent, mais tu ne l’es pas »
« À 20 ans, j’ai rencontré un homme qui avait un enfant de 5 ans. On peut se dire, a priori, un seul enfant et encore, pas à temps plein, ce n’est pas trop compliqué. Mais en réalité, cette situation[…]