99 soirees parisiennes 1 ©T.GIACOMETTI
© T. GIACOMETTI

Enquête : Soirées pari­siennes, au bon­heur des hommes

Dans plu­sieurs clubs hup­pés du VIIIe arron­dis­se­ment de Paris, des « pro­mo­teurs » ou « pro­mo­trices » sont rémunéré·es pour rame­ner des filles recru­tées sur les réseaux sociaux. Certain·es en ont fait un busi­ness, dont les com­mis­sions varient en fonc­tion du phy­sique des filles. Nous nous sommes invi­tées à ces soirées…

« Salut, tu es déjà pas­sée par un pro­mo­teur ? » Sur Instagram, le jeune homme qui vient de m’aborder en mes­sage pri­vé n’y va pas par quatre che­mins pour me sou­mettre son deal. « Mon bou­lot, c’est de rame­ner des jolies filles dans un club afin d’améliorer son image. Ce qui est bien pour toi, c’est que ­l’entrée, l’alcool et même le ves­tiaire sont offerts. Tu peux venir avec ton groupe de copines, si elles cor­res­pondent aux cri­tères de la boîte, m’écrit-il, ajou­tant, il faut juste res­pec­ter un dress code obli­ga­toire. » Décryptage : si tu es mignonne, que tu portes des talons et une tenue élé­gante, robe ou jupe de pré­fé­rence, tu rentres et tu bois à l’œil. Les « pro­mo­teurs », comme ce gar­çon s’est lui-​même défi­ni, sont des hommes et des femmes employé·es par cer­taines boîtes de nuit pari­siennes pour rabattre le plus de filles pos­sible à leurs tables. Une pré­sence fémi­nine cen­sée atti­rer et pous­ser à la dépense les clients hommes qui, eux, payent entrées et bou­teilles. Le job consiste à démar­cher les filles sur les réseaux sociaux ou via le bouche-​à-​oreille pour se consti­tuer un réseau de club­beuses prêtes à venir se déhan­cher contre une soi­rée tous frais payés. Il est sou­vent assu­ré par des hommes vingte­naires avec un tra­vail ou qui font des études en paral­lèle, dési­reux d’arrondir leurs fins de mois tout en fai­sant, eux aus­si, la fête. Sur Instagram, les pro­fils de ces « repré­sen­tants » (RP) d’un nou­veau genre pul­lulent avec des mes­sages du type : « Hey Girls, si tu veux sor­tir MP 1. » Importé de villes comme New York ou Londres, le concept s’est répan­du dans les boîtes pari­siennes, notam­ment celles du VIIIe arron­dis­se­ment de Paris et des alen­tours – L’Arc, Le Matignon, Boum Boum, The Key, Club Montaigne, etc. Certains de ces éta­blis­se­ments, où ce prin­cipe de rabat­tage est acté, com­mu­niquent à leurs pro­mo­teurs et leurs pro­mo­trices des cri­tères phy­siques de sélec­tion. Ainsi, plu­sieurs listes des soi­rées de la semaine, par­ta­gées sur un groupe WhatsApp d’organisation qui réunit les pro­mo­teurs, et que j’ai pu consul­ter, affichent les choses clai­re­ment. En face des noms des évé­ne­ments figurent les indi­ca­tions : « jolie fille »,[…]

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