A l’occasion des cinq ans de la loi de 2016 pénalisant le client de la prostitution et créant un Parcours de sortie de la prostitution, la ministre à l’Egalité Elisabeth Moreno a participé à une maraude de l’association de l’Amicale du Nid pour rencontrer des prostituées du Bois de Boulogne, à Paris. Causette était invitée.
Le sourire de Kouka Garcia et le « tiens, ma belle » de Sonia*, salariée de l’Amicale du Nid distribuant une poignée de préservatifs et de masques, réchauffent autant les cœurs des femmes attendant le client que la boisson chaude servie avec ses petits beurres. Le fourgon de l’Amicale du Nid, aménagé avec banquettes et petite table circulaire qui ont, à une époque où le covid-19 n’existait pas, connu des jours certainement plus propices, trace sa route à travers le Bois de Boulogne ce lundi 12 mars. Deux fois par semaine – une fois de jour, une fois de nuit -, l’Amicale du Nid quadrille les plus de 840 hectares de ce bois à l’ouest de la capitale, pour ravitailler les prostitué.es en produits d’hygiène et préservatifs, leur proposer une collation et leur donner des informations en ce qui concerne notamment l’accès aux soins.
« Comment ça va, Cassandra aujourd’hui ? », lance Sonia à une dame fardée de noir et perruque à frange. Cassandra, une femme trans originaire d’Amérique latine, comme presque toutes celles que rencontrera la maraude en notre présence, se porte bien et n’a pas trop froid, malgré les 6 degrés qu’affichent le thermomètre. Par contre, elle est surprise du nombre de personnes présentes pour l’accueillir aux pieds du fourgon. En plus des habituel.les salarié.es de l’association qui lutte contre le système prostitutionnel, se trouvent cette fois une ministre et ses conseillères, ainsi qu’une journaliste. Elisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Egalité, a choisi de se joindre à la maraude pour aller à la rencontre du public touché par la loi du 13 avril 2016, « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel ». « Notre ministère investit près de cinq millions d’euros par an pour appuyer le travail de terrain des associations qui luttent contre les violences faites aux femmes, explique Elisabeth Moreno à Causette. Il me semble important de rencontrer ces acteurs quand c’est possible, et c’était une bonne manière de célébrer les cinq ans de la loi. » Les deux mesures phares sont d’une part, la pénalisation du client et d’autre part, la mise en place d’un Parcours de sortie de la prostitution (PSP), dispositif d’accompagnement censé fournir un toit, un accompagnement par Pôle emploi et un éventuel titre de séjour pour toute[…]