Alors que sa secrétaire d'État au Développement, Chrysoula Zacharopoulou, fait l'objet d'une enquête pour des violences qui auraient été commises dans le cadre de ses fonctions de gynécologue, la Première ministre affirme qu'il faut « traiter le sujet » quand « des femmes ressortent d'examens médicaux en ayant souffert et avec le sentiment de ne pas avoir été respectées ».
Une manière de montrer que les accusations à l'encontre de Chrysoula Zacharopoulou sont entendues. Dans une interview donnée au magazine Elle et publiée dans la soirée du 6 juillet, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé avoir saisi le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) pour un éclairage sur la notion de consentement dans le cadre d'examens gynécologiques.
La secrétaire d'Etat chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux Chrysoula Zacharopoulou, fait en effet l'objet d'une enquête judiciaire confiée fin mai à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) après avoir été l'objet de trois plaintes pour des actes qui auraient été commis dans l'exercice de son métier de gynécologue. Deux plaintes ont été émises par deux patientes pour « viol », une troisième par une autre femme pour « violences sans incapacité de travail par personne chargée d'une mission de service public ». Spécialiste reconnue de l'endométriose, la médecin est accusée par les femmes témoignant de viols de pénétrations brutales et pratiquées sans leur consentement lors d'examens datés de 2016.
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Dans son entretien à Elle, Élisabeth Borne a refusé de se prononcer « sur ce cas précis » mais affirme qu'il faut « traiter le sujet » quand « des femmes qui ressortent d'examens médicaux en ayant souffert et avec le sentiment de ne pas avoir été respectées ». C'est en ce sens qu'elle a annoncé avoir saisi le CCNE, pour qu'il émette des recommandations attendues à l'automne. Pour la cheffe du gouvernement, l'avis consultatif du CCNE devra « permettre de mieux guider les professionnels dans l'exercice de leur mission, tout en répondant aux attentes et au souci légitime des patientes quant au respect de leur volonté, de leur intégrité ».
Distinguer violences gynécologiques et violences sexuelles
Mais Élisabeth Borne prévient : à ses yeux, il ne peut y avoir de confusion entre violences obstétricales et violences sexuelles. « J'entends aussi un certain nombre de médecins qui se sont exprimés pour dire qu'il fallait faire attention aux mots employés, notamment au terme de viol », argumente-t-elle. D'où cette saisine axée sur le consentement gynécologique : « Il est très important, lorsqu'il y a des examens intrusifs, de prendre le temps de recueillir le consentement. »