Depuis ce mercredi, les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH) peuvent donner leur sang dans les mêmes conditions que tous·tes les autres donneur·ses.
Donner son sang sans discrimination, quelle que soit son orientation sexuelle, c'est désormais possible en France. Depuis ce mercredi, la période d'abstinence qui était demandée aux hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH) a été levée, comme l'avait annoncé en janvier le ministère de la Santé.
Concrètement, dans les critères de sélection des candidat·es au don, la référence à l'orientation sexuelle a disparu, selon un arrêté qui a été signé le 12 janvier par le gouvernement. Une avancée qui avait été votée le 8 juin 2021 dans le cadre d'un amendement au projet de loi bioéthique. Le seul critère qui s'applique désormais à tous·tes est d'avoir un·e seul·e partenaire, qui n’a également qu’un·e partenaire, pendant les 4 mois précédant le don, comme le rappelle l'Établissement français du sang (EFS).
Jusqu'à aujourd'hui, les HSH devaient observer une période d'abstinence de quatre mois pour donner leur sang. Un délai qui était d'un an entre 2016 et 2020. Le don du sang des hommes gays ou bis était strictement interdit entre 1983 et 2016, en raison des peurs de contamination des poches au virus du sida (VIH).
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Des questions sur la prise de traitement pré ou post-exposition au VIH
À partir de ce 16 mars, le questionnaire que chaque donneur de sang doit remplir ne comporte donc plus de critères et de questions portant spécifiquement sur les HSH. Deux questions ont tout de même été ajoutées, concernant la prise de traitement pré ou post-exposition au VIH, conduisant à un ajournement du candidat pour une durée de quatre mois à compter de la dernière prise du traitement.
Cette évolution s’appuie notamment « sur des éléments scientifiques, objectifs et indépendants » présentés par la direction générale de la Santé, l’Établissement français du Sang, le centre de transfusion sanguine des armées (CTSA) et les agences sanitaires (ANSM et SpF).
Le délai de mise en place entre la signature du décret mi-janvier et l'ouverture mi-mars était justifié par le ministère des Solidarités et de la Santé par la « nécessité de former les préleveurs et d’adapter les différents documents liés au recueil des informations, dont le nouveau questionnaire ».