Cette sélection de onze joueuses, établie d’après les différentes équipes alignées par la coach lors des derniers matchs amicaux et deux ou trois « paris » de Causette, devrait se retrouver sur le terrain.

Capitaine : Amandine Henry
Amandine Henry, 29 ans, 83 sélections. Club : Olympique lyonnais. Quatre victoires en Ligue des champions, cinq en Coupe de France, dix en Championnat de France et même une en… championnat des États-Unis. Malgré ce palmarès XXL, on reconnaît peu Amandine Henry dans la rue. Aujourd’hui, elle est pourtant l’une des meilleures milieux de terrain défensives au monde, et la capitaine de l’équipe de France. Elle en est l’élément moteur, la courroie de transmission, la leader.
Née à Lille (Nord), celle dont les instits se moquaient quand elle disait vouloir devenir footballeuse professionnelle – « Mais non Amandine, ça n’existe pas ! » – avait 18 ans quand elle signa son premier contrat pro. C’était à l’Olympique lyonnais. À bientôt 30 ans, elle y est encore, malgré une parenthèse américaine aux Thorns de Portland, lors de la saison 2016–2017, avec un bref passage de deux mois au PSG. De son expérience du soccer aux États-Unis, elle a toujours mis en avant « l’hyperresponsabilisation », l’hygiène de vie et l’attitude positive qu’elle y a apprises. Avant elles, Marinette Pichon, Sonia Bompastor ou Camille Abily avaient tenté l’aventure américaine, et étaient revenues bien plus fortes de ce pays qui est le n° 1 mondial du foot féminin. Toutes sont devenues des leaders, et la capitaine Henry a suivi leurs pas. Chez elle, il y a quelque chose de la fameuse « culture de la gagne ». Et chez la femme, la volonté de toujours citer le travail des aînées, et parmi elles une certaine… Corinne Diacre. Quand on sait l’importance, dans le football, de la relation et de la transmission entre un·e sélectionneur·se et son ou sa capitaine…

Coach : Corinne Diacre
Corinne Diacre, 44 ans, sélectionneuse de l’équipe de France depuis le 30 août 2017 (21 sélections), elle est un témoin et un symbole. Parce qu’elle a effectué la majeure partie de sa carrière de joueuse (défenseuse centrale à l’ASJ Soyaux, Charente, de 1988 à 2007) dans une période fade pour le foot féminin hexagonal. Ce qui ne l’a pas empêchée de devenir la première « Bleue » à dépasser le cap des cent sélections en équipe de France. Parce qu’en 2014, elle fut la première femme à obtenir le brevet d’entraîneuse de football professionnel, diplôme qui lui permet désormais d’entraîner des clubs de Ligues 1 et 2. En vertu de quoi elle devint la première entraîneuse d’une équipe masculine professionnelle, le Clermont Foot 63, qui évolue en Ligue 2. Devenue coach des Bleues, celle qui est surnommée « la force tranquille » sera sous le feu des projecteurs. Pourtant, elle ne les goûte guère, pas plus que les interviews, fort rares. Pour elle, cette Coupe du monde à domicile est « une occasion de mettre le football féminin à sa place chez nous. La gent féminine a sa place, aussi », soutient-elle.

Gardienne de but : Sarah Bouhaddi
Sarah Bouhaddi, 32 ans, 139 sélections. Club : Olympique lyonnais. Neuf Championnats de France, six Coupes de France et cinq Ligues des champions, désignée trois fois meilleure gardienne du monde : devinez ce qui manque à son palmarès… Si elle est coupable de quelques mémorables boulettes, comme en demi-finale des JO 2012, son assurance et son autorité, ajoutées à une envergure certaine, sont décisives pour l’équipe. Quand elle débuta, dans les sections de jeunesse, elle était… attaquante. Et, le 1er juin 2017, alors que son club était[…]