Strawberry Fair
© D.Stewart

Après MeToo, les potes passent au tri sélectif

La nou­velle vague fémi­niste a aus­si eu des effets irré­ver­sibles sur la façon dont nous gérons nos rap­ports ami­caux. Qu’elle soit mixte ou non, l’amitié a pui­sé dans #MeToo pour accé­lé­rer sa méta­mor­phose.

« Nous cinq, on s’était pro­mis que ce serait pour la vie. » C’est au cours élé­men­taire que Marina, 31 ans, a ren­con­tré deux filles et deux gar­çons qu’elle n’a jamais ces­sé de fré­quen­ter depuis. Premières fêtes, cha­grins d’amour, grandes déci­sions : le petit groupe a tou­jours tout par­ta­gé, presque sans heurts. « Ça cou­lait de source. » Mais il y a trois ans, des dis­sen­sions com­mencent pour­tant à se faire sen­tir. « L’une des filles est sor­tie avec un type qui pas­sait son temps à l’humilier, la deuxième subis­sait du har­cè­le­ment de la part d’un supé­rieur, j’ai éga­le­ment vécu des phases dif­fi­ciles… C’est là qu’on aurait eu besoin de l’appui de nos deux amis, et ils n’ont pas du tout été à la hau­teur. » Au sou­tien inexis­tant s’ajoute une ten­dance à mini­mi­ser les pro­blèmes vécus par les jeunes femmes. « Pour eux, c’était simple : si on ne quit­tait pas son mec toxique ou son tra­vail, c’est que, quelque part, on méri­tait ce qu’on vivait, com­mente Marina. En revanche, pour lan­cer des blagues, ils étaient très forts. Ils pen­saient sin­cè­re­ment que de grosses vannes bien lourdes fai­saient office de sou­tiens. »
Quand les filles du groupe prennent du recul, tout devient clair : « Les blogs fémi­nistes m’ont fait prendre conscience que si nos amis gar­çons ne nous étaient d’aucune aide dans ce genre de situa­tion, alors on ne pou­vait plus décem­ment les consi­dé­rer comme des amis. Mes copines ont tout de suite été d’accord avec ça. »

Il[…]

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