Le parquet de Paris a annoncé ce mercredi ne pas ouvrir d'enquête préliminaire, faute d'élément permettant d'identifier la victime, après le signalement reçu concernant une accusation de viol contre Damien Abad, récemment nommé ministre des Solidarités.
Après la révélation d'accusations de viol à l'encontre de Damien Abad, nouveau ministre des Solidarités du gouvernement d'Elisabeth Borne, le parquet de Paris a annoncé ce mercredi ne pas ouvrir d'enquête préliminaire « en l'état », rapportent BFMTV et l'Agence France-Presse (AFP). « Le parquet de Paris ne donne pas de suite au courrier émanant de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles, faute d'élément permettant d'identifier la victime des faits dénoncés et, dès lors, faute de possibilité de procéder à son audition circonstanciée », indique le parquet.
L'Observatoire des violences sexistes et sexuelles, lancé il y a quelques mois après le mouvement #MeTooPolitique, a en effet reçu le 13 mai le témoignage de Chloé (le prénom a été modifié), 41 ans, dénonçant un viol qu’elle aurait subi de la part de l'homme politique, rapporte Mediapart. À sa demande, l'Observatoire avait envoyé ce signalement aux directions des deux partis Les Républicains (LR) et Renaissance (ex-LaREM), le 16 mai, et au procureur de la République en fin de semaine dernière.
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Deux plaintes classées sans suite
Comme l'a révélé samedi Mediapart, l'ancien patron des députés LR fait l'objet de deux accusations de viol, datant de fin 2010 et de début 2011, de la part de Chloé et de Margaux. Cette dernière, une ancienne militante centriste de 35 ans, a par ailleurs entamé une procédure de plainte en 2012, avant de se raviser. Elle a donc été classée sans suite du fait de la carence de la plaignante. Cette dernière a de nouveau porté plainte en 2017. Avant que celle-ci connaisse le même sort pour infraction insuffisamment caractérisée.
Depuis, des cadres de la gauche, Sandrine Rousseau à Olivier Faure, et des associations militantes ont demandé la suspension de Damien Abad, le temps qu’une enquête soit menée. Au sein de son ancienne famille politique, les langues se sont également déliées dans un article de Libération et auprès de Mediapart, rapportant la réputation de « gros dragueur » du nouveau ministre et son « comportement étrange » avec les femmes. Dans un communiqué et auprès de Mediapart, Damien Abad a contesté « avec la plus grande force » les accusations de violences sexuelles qui le visent.