• Rechercher
  • Mot de passe oublié ?
  • Mot de passe oublié ?

3919 : le gou­ver­ne­ment inter­rompt l’appel d’offres

black rotary dial phone on white surface
© Quino Al

Dernier rebon­dis­se­ment dans la saga du 3919. Le minis­tère d'Élisabeth Moreno a déci­dé le 25 jan­vier de sus­pendre l’appel d’offres concer­nant la ligne d’écoute. Une déci­sion accueillie avec sou­la­ge­ment par la Fédération natio­nale Solidarité femmes (FNSF), qui opère la ligne depuis 1992 et se bat depuis presque un an pour sa survie. 

C’est un coup de télé­phone qui res­te­ra cer­tai­ne­ment dans les annales. À une semaine de la clô­ture de l’appel d’offres, la Fédération natio­nale Solidarité femmes (FNSF) a reçu un appel du minis­tère de l'Égalité femmes-​hommes lun­di 25 jan­vier l'informant de la déci­sion du gou­ver­ne­ment d’interrompre la pro­cé­dure cen­sée dési­gner un nou­vel opé­ra­teur pour gérer la ligne d’écoute 3919 dédiée aux femmes vic­times de vio­lences. Joint par Causette, le minis­tère d’Élisabeth Moreno, confirme « avoir pris en consi­dé­ra­tion les recom­man­da­tions et les craintes des asso­cia­tions et des élus et vou­loir réexa­mi­ner com­ment pro­cé­der à une redé­fi­ni­tion du mode de ges­tion des inter­ven­tions pos­sibles en matière de lutte contre les vio­lences faites aux femmes ». 

Une nou­velle accueillie avec un grand sou­la­ge­ment par la pré­si­dente de la FNSF, Dominique Giullien-​Isenmann. « Je salue la déci­sion du minis­tère d’avoir rai­son­na­ble­ment recon­nu qu’il était beau­coup plus utile de tra­vailler en par­te­na­riat avec les asso­cia­tions, se réjouit la pré­si­dente au micro de Causette. Après plus d’un an de lutte et autant de nuits sans som­meil, on a l’impression de voir enfin le bout du tun­nel. » En effet, depuis des mois, la FNSF – qui a créé la ligne et la gère depuis 1992 – et ses soixante-​treize asso­cia­tions membres sont vent debout contre la déci­sion du gou­ver­ne­ment d’avoir recours à un mar­ché public pour la ges­tion du 3919. Un numé­ro natio­nal gra­tuit et ano­nyme, d’écoute, de sou­tien et d’orientation, ô com­bien essen­tiel dans la lutte contre les vio­lences faites aux femmes. 

Lire aus­si l Violences faites aux femmes : le 3919 en danger ?

Tout s'était même accé­lé­ré le 12 jan­vier lorsque le gou­ver­ne­ment avait affir­mé que « la marque asso­ciée au ser­vice d’écoute [le 3919, ndlr] est en cours de défi­ni­tion et ne sera donc pas com­mu­ni­quée avant la date de remise des offres. » De quoi enta­cher dura­ble­ment le lien de confiance entre la FNSF, finan­cée par le gou­ver­ne­ment, et ce der­nier. En réponse, la fédé­ra­tion, qui est déten­trice de la marque 3919 auprès de l'INPI, avait tout sim­ple­ment déci­dé de ne pas can­di­da­ter à l’appel d’offres… Et avait même enta­mé un réfé­ré pré­con­trac­tuel devant le Tribunal admi­nis­tra­tif de Paris pour deman­der l’annulation pure et simple du mar­ché public. Le 25 jan­vier, le minis­tère tenait à pré­ci­ser que « la déci­sion d’interrompre l’appel d’offres n’a rien à voir avec le réfé­ré. » « Peu importe la rai­son de cette sus­pen­sion, l’important c’est la sur­vie du 3919 », com­mente Dominique Giullien-Isenmann. 

Lire aus­si : Le gou­ver­ne­ment assure conser­ver le 3919, les assos doutent

La pro­cé­dure judi­ciaire est d’ailleurs tou­jours en cours car sus­pendre l'appel d'offre ne veut pas dire le sup­pri­mer. « La ministre ren­con­tre­ra les asso­cia­tions cou­rant jan­vier afin de réexa­mi­ner toutes les pos­si­bi­li­tés », indique le minis­tère. Pour autant, le gou­ver­ne­ment semble se diri­ger dans le sens des asso­cia­tions. « Au télé­phone, le minis­tère a recon­nu notre tra­vail et nous a assu­ré que l’État don­ne­rait davan­tage de sub­ven­tions [Pour l’heure, l’État sub­ven­tionne le 3919 à hau­teur de 80 %, ndlr] de manière à rendre le numé­ro dis­po­nible 24h/​24 et ce 7j/​7, affirme Dominique. Les moda­li­tés ne sont pas encore éta­blies mais nous sommes ras­su­rées car nous avons com­pris avec cet échange que ne sommes plus de simples pres­ta­taires de l’État mais des par­te­naires dans un com­bat com­mun, celui d’éradiquer les vio­lences faites aux femmes. »

Partager