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©Marco Verch

32 femmes dénoncent des vio­lences obs­té­tri­cales et gyné­co­lo­giques dans une cli­nique pri­vée d’Antony

Parmi ces trente-​deux témoi­gnages, quinze dénoncent expres­sé­ment un gyné­co­logue obs­té­tri­cien déjà condam­né en 2016 à huit mois de pri­son de sur­sis pour agres­sion sexuelle à l’encontre d’une jeune femme de 34 ans.

Trente-​deux. C’est le nombre de témoi­gnages recueillis en mai der­nier par le col­lec­tif Stop aux vio­lences obs­té­tri­cales et gyné­co­lo­giques (Stop VOG), qui font état de vio­lences médi­cales dans une cli­nique pri­vée d’Antony (Hauts-​de-​Seine).

Absence de consen­te­ment, d’explications, sutures à vif sans tenir compte des pro­tes­ta­tions dou­lou­reuses des patientes, inter­ven­tions bru­tales, point du mari, erreurs médi­cales : ces femmes témoignent toutes de condi­tions d’accouchement par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­ciles dans cet hôpi­tal pri­vé, pro­prié­té de Ramsay Santé, l’un des lea­ders européens. 

Parmi ces trente-​deux témoi­gnages, quinze dénoncent expres­sé­ment un gyné­co­logue obs­té­tri­cien de la cli­nique, déjà condam­né en 2016 à huit mois de pri­son avec sur­sis pour agres­sion sexuelle à l’encontre d’une jeune femme de 34 ans, a rap­por­té Le Parisien, lun­di 27 juin. Selon la direc­tion de l’hôpital pri­vé d’Antony, le pra­ti­cien « a ces­sé toute fonc­tion au sein de l’établissement le lun­di 30 mai 2022 en fai­sant valoir son droit à la retraite ».

Plainte pour viol et torture 

Le pre­mier de ces témoi­gnages, publié en mai sur le compte Instagram du col­lec­tif Stop VOG, est celui d’une ancienne patiente qui déclare avoir été recou­sue à vif après une épi­sio­to­mie en 2015. « Je ne savais pas qu’un méde­cin pou­vait agres­ser une femme pen­dant son accou­che­ment, raconte-​t-​elle. Il uti­lise les for­ceps avec une telle bru­ta­li­té que j’ai failli mou­rir de dou­leur ! J'ai hur­lé du plus pro­fond de mes entrailles. » 

Quelques jours plus tard, le spé­cia­liste se serait van­té auprès de son com­pa­gnon d’avoir pra­ti­qué le « point du mari », c’est-à-dire recoudre son péri­née avec des sutures sup­plé­men­taires inutiles dans le but de res­ser­rer le vagin pour le plai­sir sup­po­sé de son com­pa­gnon. Un acte non consen­ti par­ti­cu­liè­re­ment bar­bare et misogyne. 

« Depuis, à chaque rap­port, j’ai des dou­leurs et de légers sai­gne­ments », dénonce-​t-​elle, en pré­ci­sant que les condi­tions de son accou­che­ment l’ont lais­sée en « stress post-​traumatique pen­dant quatre ans et ont gâché le bon­heur d'avoir un enfant ». Elle a por­té plainte en novembre 2021 auprès du par­quet de Paris contre le gyné­co­logue pour « viol et torture ».

Après ce pre­mier témoi­gnage, d’autres femmes brisent à leur tour le silence et racontent les vio­lences qu’elles ont, elles aus­si, subies de la part de ce gyné­co­logue. Parmi elles, Perrine, qui raconte au Parisien avoir « tout sen­ti » de la césa­rienne qu’elle a subie, parce que l’anesthésie n’avait « pas fonc­tion­né ». Elle attend actuel­le­ment de récu­pé­rer son dos­sier médi­cal, car elle envi­sage de dépo­ser plainte à l’encontre du spécialiste. 

Une autre femme témoigne, elle aus­si, de la bru­ta­li­té du gyné­co­logue : « Il ne m’annonce pas l’examen et m’enfonce bru­ta­le­ment l’appareil à l’intérieur du vagin. Je lui demande[…]

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