• Rechercher
  • Mot de passe oublié ?
  • Mot de passe oublié ?

+23% de hausse des vio­lences contre les méde­cins, François Braun convoque un comité

Screenshot 2023 05 23 13.06.34
Le ministre de la Santé François Braun © Capture d'écran d'une vidéo du Figaro

Alors qu'une jeune infir­mière a suc­com­bé à ses bles­sures ce mar­di à la suite d'une agres­sion à l'arme blanche au CHU de Reims (Marne) et que l’Observatoire de la sécu­ri­té des méde­cins enre­gistre une hausse des inci­dents décla­rés par les méde­cins, le ministre de la Santé veut réunir les par­ties pre­nantes pour éla­bo­rer des pistes pour plus de sécu­ri­té dans la profession.

En 2022, les méde­cins ont décla­ré en tout 1244 inci­dents auprès de l'Observatoire de la sécu­ri­té des méde­cins, qui vient de publier ces chiffres, relayés par France Bleu. Une hausse de 23% des vio­lences – agres­sions ver­bales ou phy­siques – dans l'exercice de leurs fonc­tions, c'est-à-dire de près d'un quart par rap­port à 2021.

Les méde­cins géné­ra­listes sont lar­ge­ment les plus touché·es, pré­cise l'Observatoire, avec 71% des décla­ra­tions (contre 61% en 2021). Chez les spé­cia­listes, ce sont les psy­chiatres qui sont en pre­mière ligne, avec 4% des décla­ra­tions. La plu­part des inci­dents recen­sés (33%) sont liés à un reproche rela­tif à une prise en charge. Viennent ensuite les conflits autour des refus de pres­crip­tion d'un médi­ca­ment par­ti­cu­lier ou d'un arrêt de tra­vail (20%), la fal­si­fi­ca­tion d'un docu­ment (11%), une attente jugée exces­sive (10%) et les vols (9%). En ce qui concerne la géo­gra­phie de ces inci­dents, on trouve tout d'abord les centres villes (56% des décla­ra­tions), puis le milieu rural (21%) puis les ban­lieues (19%).

Le porte-​parole de l'Observatoire Jean-​Jacques Avrane invite les professionnel·les de san­té à sys­té­ma­ti­ser le dépôt de plainte (pour l'heure, seuls 31% de ces inci­dents en font l'objet), pour mieux mesu­rer le phé­no­mène : « Les inci­dents et les vio­lences contre les soi­gnants sont lar­ge­ment sous-​estimées car on n’a que les vio­lences décla­rées », a‑t-​il décla­ré à Franc Inter. 

Cette alarme arrive au moment même où le ministre de la Santé François Braun a annon­cé vou­loir réunir « avant la fin de la semaine un comi­té avec toutes les par­ties pre­nantes, les syn­di­cats, les pro­fes­sion­nels » pour « voir ce que l’on peut faire pour garan­tir encore plus de sécu­ri­té pour les soi­gnants », rap­porte le Huffington Post. Cette décla­ra­tion a été faite lors d'un point presse concer­nant le décès ce mar­di 23 mai au matin de Carène, une infir­mière de 38 ans tra­vaillant au CHU de Reims (Marne). La jeune femme et une col­lègue secré­taire médi­cale de 56 ans, laquelle se trouve tou­jours dans un état cri­tique, ont été agres­sées au cou­teau par un indi­vi­du de 59 ans la veille. 

Ce der­nier, a expli­qué le pro­cu­reur de Reims Matthieu Bourrette dans un com­mu­ni­qué « semble avoir agi sans mobile appa­rent, d’autant qu’il n’avait pas de rendez-​vous dans ce ser­vice » de « méde­cine et san­té au tra­vail ». Il « semble souf­frir de troubles sévères et fait l’objet depuis plu­sieurs années d’une mesure de cura­telle ren­for­cée », ajoute le com­mu­ni­qué. François Braun a deman­dé à ce que soit res­pec­tée une minute de silence mer­cre­di à midi dans tous les hôpi­taux du pays. 

Lire aus­si l Le gou­ver­ne­ment lance un Centre d’analyse et de lutte contre les atteintes aux élu·es pour enrayer la hausse des violences

Partager