Les bombardements russes, qui font rage en Ukraine depuis plus d’un mois, ont forcé médecins, sages-femmes et puéricultrices à descendre sous terre pour mettre les mères porteuses et les bébés né·es par GPA en sécurité. En France, les parents d’intention se meurent d'inquiétude tandis que les opposant·es à la GPA dénoncent la « terrible réalité du marché de la vente d’enfants ».
Les quelques images qui nous parviennent montrent des pouponnières improvisées aménagées dans les sous-sols des immeubles de Kyiv et de sa région. Dehors, la mort et la destruction sévissent tandis que sous terre, on tente tant bien que mal de célébrer la vie au milieu des poussettes, des berceaux et des matelas au sol, à l’abri des bombardements russes. Des naissances heureuses qui charrient pour autant leur lot d’inquiétudes et de difficultés.
Car les bébés de certaines de ces maternités installées dans l’urgence, sont né·es de la gestation pour autrui (GPA). La GPA étant interdite en France et dans d'autres pays de l'Union européenne, de nombreux couples européens se tournent vers l’Ukraine, où elle est autorisée depuis 2002 à la fois pour les couples ukrainiens et étrangers. En théorie pour les couples mariés hétérosexuels, en pratique, la législation est contournée par la dizaine d'agences spécialisées du pays. On compterait une cinquantaine de naissances depuis le début de l’offensive russe, selon Biotexcom, la principale agence de GPA en Ukraine. Et l’on estime que 450 mères porteuses doivent encore accoucher dans les prochaines semaines.
Identité fictive
« On travaille 24 heures sur 24, nous n’abandonnerons pas ces bébés », assurait Svetlana au micro de France Info la semaine dernière. La femme veille, avec six autres nurses, sur les vingt-et-un nouveaux né·es que compte la clinique de l’agence Biotexcom, qui a élu domicile sous la terre de Kyiv après le début du conflit. Car, si les mères porteuses ont signé le document d’abandon, les parents d’intention originaires de France, d’Italie ou encore[…]