Depuis un mois et demi, un vaste réseau de Polonaises effectue quotidiennement des navettes entre la frontière ukraino-polonaise et le reste du pays pour assurer un trajet sûr aux réfugié·es de guerre.
Ella Jarmulska est une entrepreneuse et mère de famille polonaise qui vit dans la banlieue de Varsovie. Pas franchement du genre à se déclarer militante, ni avant que la guerre en Ukraine n’éclate, ni davantage aujourd’hui. « Juste têtue. » Assez en tout cas pour ne pas supporter de ne rien faire quand les premières images d’explosions, irrémédiablement suivies de celles de cohortes de réfugié·es, commencent à abreuver réseaux sociaux et chaînes télé. La Polonaise de 38 ans entame alors une collecte de biens de première nécessité autour d’elle et fonce pied au plancher pour les amener à la frontière.
Un seul mot pour décrire ce qu’elle observe une fois arrivée : « Chaos. » « Il y avait peut-être cinq ou six volontaires pour une centaine de femmes et d’enfants. L’endroit était bondé[…]