Le 3 novembre, le monde entier aura les yeux rivés sur l’élection présidentielle américaine qui départagera deux vieux mâles blancs. Mais, depuis les élections de mi-mandat de 2018, c’est essentiellement avec des jeunes femmes racisées, que la révolution se prépare. Cinq élues progressistes secouent notamment le paysage politique. Leurs objectifs : dégager Trump et changer le Parti démocrate.
Alexandria Ocasio-Cortez, l'idole des jeunes

Les éditorialistes de Fox Newsen sont convaincus : Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), en bonne « socialiste », n’a qu’un but : « Elle veut voler vos hamburgers. » L’anecdote est drôle, mais elle illustre à merveille l’effet qu’AOC, 30 ans, élue du Bronx et du Queens (New York) à la Chambre des représentants depuis 2018 et en lice pour un second mandat, produit sur les gens de droite. Elle les obsède. Avec son éloquence, son esprit tranchant et son ardeur au travail, l’ancienne serveuse latina, dont la mère vient de Porto Rico, est vite devenue la nouvelle star de The Squad et du Parti démocrate. Chacune de ses interventions politiques, chacun de ses Tweet font immédiatement le tour du monde. Dernière vidéo en date : sa routine beauté pour Vogue. Très à l’aise dans l’exercice, elle en profite néanmoins pour faire passer un message politique. Pendant dix minutes, tout en appliquant consciencieusement sa crème de jour sur le visage et son rouge sur les lèvres, elle déroule sur le chômage qui explose aux États-Unis. « J’envisage mon métier comme une activiste, et mon métier, c’est de faire des lois, a‑t-elle confié dans une interview à Vanity Fair début septembre. Je suis capable de mélanger ces deux aspects et de prendre des risques, de faire des choses de manière non conventionnelle pour créer le débat. »
Ayanna Pressley, la grande soeur

Dans cette équipe hors du commun, Ayanna Pressley, 46 ans, c’est la grande sœur. Déjà parce qu’elle a de l’expérience en politique. Avant d’être élue dans le Massachusetts, elle a gravi les échelons du Parti démocrate en travaillant notamment comme assistante parlementaire de John Kerry. Elle a aussi été conseillère municipale à Boston il y a plus de dix ans. C’est une grande sœur, car, dans sa vie de militante pour les droits des femmes, elle a aidé un paquet de jeunes filles en difficulté. Des jeunes filles mises à la porte du foyer familial après avoir fait leur coming out, des jeunes filles cherchant à se faire avorter. Victime d’abus sexuels dans son enfance et de viol dans sa jeunesse, elle a refusé de s’exprimer davantage sur cet épisode, estimant que « les survivant·es devaient avoir le droit de choisir quand, comment et à qui ils ou elles se confiaient ». Début 2019, elle a mis en ligne une vidéo très émouvante dans laquelle elle révèle souffrir d’alopécie, une maladie provoquant la chute des cheveux. Connue pour ses tresses et ses coiffures, elle ôte sa perruque pour dévoiler son crâne rasé. Un moment à la fois intime et politique.
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