Les milliers de Polonais·es descendu·es dans les rues le 24 juillet ont gagné la première manche : du temps pour une procédure en bonne et due forme. En effet, le Premier ministre Mateusz Morawiecki a réaffirmé, le 30 juillet, le possible retrait de la Pologne du traité d’Istanbul, texte garde-fou contre les violences faites aux femmes. Mais c'est au tribunal constitutionnel que revient désormais le dossier. Les militantes et les organisations pour les droits des femmes ne comptent pas en rester là.
« Le gouvernement déteste les femmes et ses membres font tout ce qu’ils peuvent pour nous pourrir la vie. À tel point que certains, notamment les personnes LGBT, quittent le pays. Je les hais aussi, ces dirigeants devraient tous être en prison ! » s’indigne Marta Lempart, leader du mouvement de grève des femmes polonaises, né en réaction au nouveau projet gouvernemental. En effet, la Pologne veut se retirer du traité international sur les violences faites aux femmes, aussi appelé Convention d’Istanbul. La « Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique », de son vrai nom, fixe un cadre juridiquement contraignant pour lutter contre toute forme de violence (sexiste, sexuelle, physique, psychologique, etc.) faite aux femmes, « en prenant des mesures pour la prévenir, en protégeant les victimes et en poursuivant les auteurs ».
Face au danger du retrait, la militante Marta Lempart n’a pas perdu de temps : elle a immédiatement organisé une manifestation, le 24 juillet, dans la capitale polonaise, Varsovie. Selon elle, la marche jusqu’au ministère de la Famille a rassemblé 5 000 personnes. « Nous avions une pancarte avec un message clair : “Stop fucking with us” [à traduire par “arrêtez de nous faire chier”, ndlr], raconte la militante. Ils essaient ni plus ni moins de sortir du traité pour légaliser les violences domestiques comme en Russie. Nous devons battre le fer tant qu’il est chaud pour dénoncer le projet du gouvernement. »
Soumis à la Constitution
Grâce à cette mobilisation, Marta et son mouvement ont gagné une bataille mais pas la guerre. Au lieu de faire lancer la procédure de[…]