L’abolition de la police des mœurs iranienne, annoncée par le procureur général samedi 3 décembre, n’a pas encore été confirmée par d’autres responsables du régime. Ce qui laisse craindre qu’il s’agisse en réalité d’une diversion visant à calmer la mobilisation.
Peut-on y voir les prémices d’une ère de changement ou bien est-ce une déclaration tactique ? Par la voix de son procureur général, Mohammad Jafar Montazeri, la République islamique a annoncé l’abolition de la police des mœurs, a rapporté l’agence de presse iranienne Isna samedi 3 décembre. « La police des mœurs n’a rien à voir avec le pouvoir judiciaire, et elle a été abolie par ceux qui l’ont créée », a affirmé le procureur général lors d’une conférence religieuse dans la ville sainte de Qom ce samedi. Il répondait à la question d’un participant qui lui demandait « pourquoi la police des mœurs a été fermée ? ».
Pour rappel, c’est aux mains de l’une des unités de la police des mœurs, connue sous le nom de Gasht‑e Ershad (patrouilles d’orientation), que Masha Amini est morte le 16 septembre dernier. Cette jeune Kurde de 22 ans avait été arrêtée trois jours plus tôt pour quelques mèches de cheveux qui dépassaient de son voile, ce qui constitue une infraction au code vestimentaire[…]