Au Rwanda, le Parlement est majoritairement féminin, et les femmes occupent plus de la moitié des ministères. Mais, aux dires de l’opposition, cette avancée relève seulement de la propagande.

Impossible, désormais, de composer sans elles. Depuis le génocide de 1994, la société rwandaise se remet peu à peu, mais sa démographie reste bouleversée. Le gouvernement estime que fin 1994, la population est féminine à 70 % – même si, depuis, ce déséquilibre diminue avec le retour des réfugié·es. Si bien que les rôles traditionnellement dévolus aux hommes doivent aujourd’hui être assumés par des femmes.
C’est dans la région instable de l’Afrique des Grands Lacs, au Rwanda, pays rural plus petit que la Belgique (son ancien colonisateur), qu’un massacre de masse est déclenché par le pouvoir au printemps 1994. Plus d’un million de personnes sont systématiquement exterminées par des milices hutu (ethnie majoritaire) et des forces gouvernementales. Les Tutsi, minoritaires, en ont été les premières victimes. Des Hutu modéré·es, des Twa et des opposant·es au génocide ont également été les cibles de ces exactions. L’horreur prend fin le 4 juillet 1994 lorsque les forces armées tutsi font tomber la capitale, Kigali. Si les femmes tutsi, twa et les opposantes n’ont pas été épargnées par les viols collectifs, les mutilations et les tueries organisées, la population masculine tutsi est décimée, les miliciens et génocidaires ont fui ou été faits prisonniers et une partie des survivants est enrôlée dans l’armée.
Très vite, les Rwandaises s’organisent et s’entraident pour se protéger et subvenir aux besoins des plus démuni·es. Comme le résume un rapport de l’ONG International Alert, « de façon spontanée et comme en réaction aux défis post-génocide et à la guerre, les femmes se sont engagées dans le processus de réhabilitation et de reconstruction((« Promouvoir l’égalité des sexes dans les processus de décentralisation et dans la gouvernance[…]