Disparue il y a 25 ans, dans la nuit du 30 au 31 août 1997, Diana Spencer, que l'on surnommait la « princesse du peuple », incarne encore aujourd'hui une figure indépendante qui a défié l'ordre royal britannique.
Ce 31 août marque les 25 ans de la mort de Lady Di. Lady Diana Spencer est née en 1961 à Sandringham, dans l'est de l'Angleterre. Elle grandit dans une famille aristocrate proche de la famille royale mais son enfance est loin d'être un conte de fée. Ses parents divorcent lorsqu'elle a à peine 6 ans et sa mère quitte le foyer pour vivre avec un autre homme. Un départ dont la petite Diana a souffert, comme le rappelle le documentaire Story of Diana diffusé sur Netflix.
Dix ans après, elle rencontre le prince Charles, fils de la reine Elisabeth II, qui s'avère être le petit ami de sa sœur Sarah. L'attirance est réciproque et quelques années plus loin, Diana Spencer, avec la bénédiction de la famille royale, se fiance avec le prince de Galles. Causette vous raconte toutes ces fois où la princesse un peu badass a fait preuve de courage et d'affirmation de soi.
Le refus « d'obéir »
Le 29 juillet 1981, Diana Spencer épouse comme convenu le prince Charles – elle a tout juste 20 ans et lui 32 ans. Si dans ses vœux elle promet de l'aimer et de le chérir, elle refuse néanmoins de lui « obéir » comme le veut la tradition. Ce jour là, Diana est stressée. Elle se trompe dans l'ordre d'énumération des prénoms de son mari, et confiera plus tard avoir « la sensation d'être un agneau que l'on conduit à l'abattoir ».
Après ce mariage et à tout juste 20 ans, Diana se retrouve propulsée sur le devant de la scène médiatique internationale. Tous ses faits et gestes sont épiés, scrutés et relayés par la presse. Très vite, elle gagne le coeur des Britanniques en incarnant une princesse proche des gens, qui ne se formalise pas. De fait, elle serre des mains, prend les enfants dans ses bras… une attitude spontanée, qui déroge aux standards conventionnels royaux.
Engagement dans la lutte contre le VIH
Surnommée « la princesse des coeurs », Lady Di s'est engagée dans différentes causes humanitaires. Elle s'est mobilisée pour améliorer les conditions de vie des enfants dans plusieurs pays africains, à lutter contre les mines antipersonnel en Angola et a surtout été une figure pionnière de la lutte contre le VIH.
En plein cœur de l'épidémie, en avril 1987, alors que le virus reste méconnu et que les populations atteintes sont stigmatisées par l'opinion publique, elle se rend dans un hôpital où sont pris en charge les malades du SIDA. Pour leur montrer son soutien, elle n'hésite pas à se faire photographier en serrant la main d'un malade. Chose inédite dans un climat de peur et de stigmatisation des personnes séropositives.
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Un combat personnel contre les troubles psychiatriques
Malgré sa popularité internationale, la princesse vit de moins en moins bien cette surmédiatisation de sa vie personnelle, plus fragile que ce que les apparences laissent penser. Elle fait plusieurs crises de boulimie, oppressée par le regard culpabilisant de son mari, qui lui reproche d'être « un peu potelée ». En 1993, lors d'une allocution télévisée, elle déclare que « les troubles du comportement alimentaire, que ce soient l'anorexie ou la boulimie, montrent à quel point un individu peut transformer l'alimentation du corps en une douloureuse attaque contre lui-même ». Par ailleurs, dans des confidences données à son biographe, le journaliste Andrew Morton en 1991, elle avouera avoir tenté de mettre plusieurs fois mettre fin à sa vie.
Une femme trompée qui en prend son parti
Au fil des années, Diana multiplie ce type de prises de paroles sincères, où elle tente de sensibiliser l'opinion sur différents sujets, considérés comme tabous à l'époque. Cette liberté et cette spontanéité qui la caractérisent dans sa vie publique s'illustrent aussi dans sa vie privée et dans ses relations amoureuses. Charles est loin d'être le prince charmant idéal : peu démonstratif voire peu aimant envers Diana, il cumule les relations extra-conjugales, dont une notoire avec son actuelle compagne Camilla Parker-Bowles. Une liaison vite découverte par Diana, qui développe aussi en parallèle plusieurs relations extra-conjugales, notamment avec James Gilby ou encore James Hewitt.
Contre toutes attentes, dans une interview donnée à la BBC, elle ne mâche pas ses mots et déclare : « Nous étions trois dans ce mariage ». Une déclaration qui a l'effet d'une bombe dans la famille royale. La reine est furieuse et exige qu'ils divorcent. Peu après, en décembre 1992, la séparation du couple est annoncée au Parlement.
Le 31 août 1997, alors qu'elle vit une idylle avec Dodi Al-Fayed, fils d'un milliardaire égyptien qu'elle a rencontré à Saint-Tropez, leur voiture est poursuivie par des paparazzis dans Paris. Le véhicule s'encastre dans un pilier sous le pont de l'Alma. Lady Diana et son compagnon décèdent dans la nuit des suites de leurs blessures. Encore aujourd'hui, 25 ans après sa mort, la « princesse du peuple », reste une figure féminine forte qui a tout simplement osé vivre sa vie malgré le poids de l'étiquette.
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