Au Japon, la préfecture de Miyagi, située au nord du pays, proposera à partir du mois de janvier un congé grand-parental à ses fonctionnaires pour qu'ils et elles puissent s'occuper de leurs petits-enfants.
En pleine crise démographique, le pays du soleil-levant pourrait avoir trouvé une solution grâce au… « congé grand-parental ». C'est ce qu'a expliqué mardi le journaliste Yann Rousseau, correspondant au Japon pour Les Échos, sur franceinfo, en prenant l'exemple de la préfecture de Miyagi, située au nord du pays. À partir du mois de janvier, ses fonctionnaires pourront prendre des congés payés spéciaux pour s’occuper de leurs petits-enfants. Ils et elles auront le droit de les poser le jour de la naissance ou plus tard.
Car, depuis une dizaine d'années, le Japon voit inéluctablement son taux de natalité baisser. En 2021, le pays a enregistré 842 897 naissances, un chiffre en baisse de 29 786 par rapport à l'année précédente et le plus bas jamais répertorié, note le site Nippon.com. Il s'agit également de l'État avec la part de personnes de 65 ans et plus la plus élevée au monde, 28% en 2018, rapporte Courrier international.
Selon Yann Rousseau, ce phénomène s'expliquerait par le fait que beaucoup de jeunes Japonais soulignent qu'avoir un bébé leur paraît insurmontable. Soit cela coûte trop cher, soit cela est impossible à concilier avec les horaires de travail. D'où l'idée de ce congé grand-parental, pour soutenir les jeunes couples, étant donné qu'un nombre important de personnes âgées de plus de 60 ans est toujours en emploi dans le pays. Proposer aux jeunes parents de travailler moins ne semble donc pas une option.
Peu de pères prennent un congé parental
Mais plus que les jeunes couples, ce congé est surtout un moyen de palier l'absence des pères et d'inciter les femmes à retrouver le plus rapidement possible leur emploi. Car elles sont toujours beaucoup plus nombreuses que les hommes à prendre un congé parental au Japon. En 2020, seulement 12% des pères demandaient ce congé. Cette même année, Shinjiro Koizumi, ancien ministre japonais de l'environnement, était le premier membre d'un gouvernement à prendre un congé parental.
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En France, en juin 2020, Marlène Schiappa, alors secrétaire d’État chargée de l’égalité femmes-hommes, avait émis l'idée d'un congé jeunes grands-parents, dans les colonnes du Parisien, pour que celles et ceux qui étaient encore actifs·ves puissent « rendre visite à leur petit-enfant à la naissance ».