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Iran : la police ouvre le feu sur des manifestant·es ren­dant hom­mage à Mahsa Amini dans sa ville d'origine

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Une photo de Mahsa Amini qui fait le tour des réseaux sociaux

Mercredi, après les qua­rante jours de la période tra­di­tion­nelle de deuil en Iran, plu­sieurs mil­liers de per­sonnes se sont recueillies autour de la tombe de Mahsa Amini, à Saghez, sa ville d'origine. Des heurts ont eu lieu avec les forces de sécurité.

Quarante jours après la mort de Mahsa Amini en Iran, plu­sieurs mil­liers de per­sonnes se sont réunies mer­cre­di à Saghez, sa ville d'origine, pour lui rendre hom­mage au terme de ce qui est consi­dé­ré comme la période tra­di­tion­nelle de deuil dans le pays. Dans un contexte de sécu­ri­té ren­for­cée au sein de cette ville du Kurdistan ira­nien, des heurts ont écla­té entre les manifestant·es et la police, qui a ouvert le feu sur eux·elles, ont rap­por­té un témoin à Reuters et l'ONG Hengaw, qui couvre depuis la Norvège les vio­la­tions de droit en Iran. L'agence d'information ira­nienne INSA, en par­tie finan­cée par des fonds gou­ver­ne­men­taux, a confir­mé auprès de Reuters qu'« un petit nombre de per­sonnes » a affron­té les forces de sécu­ri­té et a été dispersé. 

Près de 10.000 Iranien·nes ont fait le dépla­ce­ment pour se recueillir sur la tombe de Mahsa Amini, selon l'INSA. Sur plu­sieurs vidéos dif­fu­sées sur Twitter, on peut les entendre chan­ter les mes­sages « Femmes, vie, liber­té », « Mort au dic­ta­teur » ou encore « Le Kurdistan sera le tom­beau des fas­cistes », selon le cor­res­pon­dant ira­nien de la BBC, Jiyar Gol. Ce der­nier révèle qu'une source proche de la famille lui a indi­qué que le ren­sei­gne­ment ira­nien aurait fait pres­sion sur la père de la défunte pour qu'il dise qu'il n'y aurait pas de cérémonie.

Au moins 234 mort·es depuis le début des manifestations

Le 16 sep­tembre der­nier, la télé­vi­sion d’État avait annon­cé la mort de Mahsa Amini, arrê­tée trois jours plus tôt par la police pour avoir mal por­té son voile, après 72 heures pas­sées dans le coma. L'administration de police de Téhéran affir­mait l’avoir gar­dée avec d’autres femmes pour qu’elles reçoivent des « ins­truc­tions » rela­tives aux codes ves­ti­men­taires stricts en vigueur dans le pays. Mais la police reje­tait toute res­pon­sa­bi­li­té dans ce décès, assu­rant que la jeune femme de 22 ans avait « sou­dai­ne­ment souf­fert d’un pro­blème car­diaque et [avait] été immé­dia­te­ment trans­por­tée à l’hôpital ».

Depuis sa mort, des mani­fes­ta­tions menées par de jeunes femmes reti­rant leur voile, le jetant par­fois au feu et allant, pour cer­taines, jusqu'à se cou­per les che­veux, ont embra­sé les grandes villes du pays, mal­gré une sévère répres­sion. Selon le der­nier rap­port de l'ONG Iran Human Rights (IHR), au moins 234 manifestant·es ont été tué·es au 25 octobre.

Lire aus­si l Irène Ansari : « La grève des ouvriers de l'industrie pétro­lière ira­nienne est une très bonne nou­velle pour le mou­ve­ment de contes­ta­tion du pouvoir »

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