Greta Thunberg, Ahed Tamimi, Malala Yousafzai… nombreuses
sont les voix d’enfants à s’être élevées pour une cause en suscitant l’émotion et l’admiration de l’opinion publique. Mais si on les entend, n’est-ce pas parce qu’elles servent les intérêts d’adultes ?
« Beaucoup de gens aiment répandre des rumeurs disant que j’ai des gens “derrière moi” ou que je suis “payée” ou “utilisée” pour faire ce que je fais. Mais il n’y a personne “derrière” moi, sauf moi-même. » Le 2 février, Greta Thunberg, 16 ans, s’est fendue d’un long message sur Facebook pour répondre à certains observateurs dénonçant la manipulation dont elle serait victime de la part de ses parents comme de partisans suédois du « capitalisme vert ». L’entrepreneur suédois Ingmar Rentzhog est ainsi soupçonné de se servir de l’image de la jeune fille pour promouvoir le lancement, le 22 avril, de sa start-up We don’t have time, un réseau social pour rassembler des militant·es écologistes. Si la sincérité du combat mené par Greta Thunberg n’est pas en cause, l’intérêt qu’elle suscite chez les écologistes comme chez les politiques pose question : un enfant peut-il militer sans être récupéré par des adultes ? À partir du moment où il parvient à être entendu, n’est-ce pas, déjà, que sa lutte sert des combats d’adultes ?
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