Majoritairement soutenue dans son pays, surtout par la principale ethnie, les Bamars, Aung San Suu Kyi a toutefois déçu les minorités ethniques et les défenseur·es des droits humains.
Depuis le Bangladesh, où il a dû fuir en 2017 comme 740 000 autres Rohingya, le poète Mayyu Ali ne cache pas sa rancœur contre celle qu’il a admirée toute son enfance. « Aung San Suu Kyi était mon idole. J’ai grandi en admirant “The Lady”. Mon peuple l’a toujours soutenue. Et elle, elle défend aujourd’hui l’armée birmane, les auteurs de notre génocide. Elle a notre sang sur ses mains. Son nom est maintenant associé à ceux des autres tyrans qui ont dirigé le pays », résume-t-il, amèrement. Les Rohingya ont toujours soutenu Aung San Suu Kyi, tous espéraient que, en accédant au pouvoir, elle reconnaîtrait enfin leurs droits, déniés par les militaires.
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Mais il n’en est rien. Bien au contraire, c’est sous son gouvernement qu’ont eu lieu[…]