ÉDITO
Citer du Taubira dans le texte fait toujours zizir. Alors, pourquoi se priver ? Faut dire que l’occasion est trop belle. Dans Causette, ce mois-ci, c’est chapeau pointu et cotillons arc-en-ciel pour tout le monde. Car, oui, c’est avec une joie non dissimulée que nous fêtons l’anniv du mariage pour tous et toutes. Dix ans, déjà…
Si aujourd’hui, en France, l’alliance de deux personnes de même sexe ne semble plus heurter grand monde et si, comme le dit François Hollande dans l’interview qu’il nous a consacrée, « ce texte n’est aujourd’hui remis en cause par aucun groupe politique », il faut se souvenir de la violence des débats de l’époque à ce sujet et du brouhaha infernal auquel a dû faire face Christiane Taubira, la garde des Sceaux, dans l’Hémicycle, lorsqu’elle essayait de faire entendre le pur bon sens.
Il faut également se remémorer la force de ses mots. De ceux qui donnent des frissons. Et de la force. Ses paroles, elle les avait prononcées dans son discours final à la suite de l’adoption définitive de la loi. Elles s’adressaient directement à la communauté LGBT, violentée comme jamais depuis des mois. Pour beaucoup, elles résonnent encore fortement : « Si vous êtes pris de désespérance, balayez tout cela. […] Gardez la tête haute. Vous n’avez rien à vous reprocher. » Et, de conclure, comme à son habitude, sur une citation. De Nietzsche en l’occurrence : « Les vérités tuent, celles que l’on tait deviennent vénéneuses. »
Dix ans plus tard, ils et elles sont nombreux·euses à avoir sauté le pas. Pour le meilleur et pour le queer. Que les hétéros se rassurent, ils et elles divorcent aussi. Dix ans plus tard, après des années d’attente, une autre loi majeure a fini par voir le jour : la PMA pour toutes. Il était temps… Les gays et les lesbiennes forment
désormais bel et bien des foyers, des familles comme les autres.
Reste qu’accéder à la PMA pour les homosexuelles et les femmes célibataires est encore une galère sans nom. Trop de demandes, pas assez de donneurs ni d’infrastructures pour permettre aux femmes d’y parvenir vraiment. Depuis que la loi est passée, en août 2021, seuls vingt et un bébés ont vu le jour de cette manière. C’est peu, si peu… Il est urgent de passer la seconde pour que toutes celles qui le désirent puissent vivre la parentalité. Là encore, pour le meilleur et pour le pire !
Extraits du numéro :
Cet été, Causette vous propose de (re)découvrir sa série Épifounie qui s'intéresse, chaque mois dans le magazine, au récit d’un moment d’épiphanie sexuelle. Qu’il s’agisse d’un orgasme inoubliable ou d’une période d’abstinence, c’est la chronique d’une pépite intime et politique dans l’histoire érotique de chaque témoin. Pour ce cinquième épisode,…
Entre 50 et 150 bébés naissent chaque année dans la rue. Des femmes sans abri, totalement sorties des radars, accouchent dans des squats ou des parkings souterrains de la capitale. Depuis trois ans, Anne Lorient, ancienne SDF devenue accoucheuse de rue, les aide à mettre leurs enfants au monde… sur…
Si seules leurs performances devraient être scrutées, les sportives n’échappent pas à la sexualisation et aux injonctions sur le corps féminin. Certaines s’emparent du body positive pour faire évoluer les représentations.
Entretien avec Claudia Senik, professeure d’économie et directrice scientifique de la Fondation pour les sciences sociales, qui a codirigé Le Travail à distance, qui paraît ce mercredi 25 mai.
Dans cet essai, la journaliste décortique la vieillesse qui révèle non seulement les inégalités de genre, mais les amplifie.
Son premier livre, inspiré de sa propre expérience d’éducatrice spécialisée, traitait de l’accueil des jeunes migrant·es. Ce jeudi, Rozenn Le Berre en publie un second, Sur la crête, tiré de son immersion dans un foyer pour jeunes délinquants et avec lesquels elle a réalisé une longue marche dans les Alpes.
Si le deuxième long-métrage du Suisse Jan Gassmann bouscule, c’est parce qu’il s’empare du thème de la passion amoureuse de manière frontale, multipliant les scènes de sexe débridé. En salles ce mercredi 10 mai.
Une chronique intimiste d'une grande finesse pour Kelly Reichardt, « papesse » du cinéma indépendant américain et un thriller exotique qui renverse les codes du genre pour Claire Denis.
Que voir cette semaine à part bien sûr Quand tu seras grand d'Andréa Bescond et Éric Metayer ? Noémie dit oui, une chronique naturaliste québécoise sur la prostitution adolescente et Burning Days, portrait d'un jeune procureur inflexible dans une petite ville de Turquie ultra conservatrice.
Cette solution est présentée par certain·es comme une réponse efficace aux épisodes de sécheresse, appelés à s’intensifier dans les années à venir. Un postulat loin de faire l’unanimité
93% des 70.000 psychologues recensé·es en France ont choisi de boycotter ce dispositif lancé par Emmanuel Macron il y a un an comme une réponse aux conséquences de la pandémie de Covid sur la santé mentale des Français·es.
Six médecins refusant de régler leur cotisation pour réclamer la dissolution du Conseil national de l'Ordre des médecins sont inculpé·es à Nantes, six autres, jugé·es à Foix ont été condamné·es le 10 mars à la payer.
Eh ben, mes cochon·nes, la disparition des nitrites et des nitrates dans notre alimentation, ce n’est pas pour tout de suite ! Ces additifs alimentaires sont ajoutés aux viandes transformées pour garantir leur meilleure conservation et leur donner une appétissante couleur rose. Mais ils se sont révélés cancérogènes, à l’origine notamment…
En salles ce mercredi 19 avril : "Dirty, Difficult, Dangerous", de Wissam Charaf, "Blue Jean", de Georgia Oakley, "Sur L’Adamant", de Nicolas Philibert et "La Dernière Reine", d’Adila Bendimerad et Damien Ounouri.
Depuis la prise de Kaboul en août 2021, Angela Ghayour, enseignante exilée au Royaume-Uni, a créé un réseau de cours en ligne pour les jeunes filles afghanes.
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