Qu’est-ce qui « ébranle en profondeur le système de notre langue et instaure une rupture radicale et systématique entre écrit et oral très discriminatoire » ? On vous le donne en mille ? L’écriture inclusive, bien sûr ! C’est en tous cas l’avis très nuancé de la députée LR du Maine-et-Loire Anne-Laure Blin, qui réveille un vieux serpent de mer avec une récente proposition de loi « visant à sauvegarder la langue française et à réaffirmer la place fondamentale de l’Académie française ». L’élue fait part dans son texte de son inquiétude de constater « une volonté délibérée d’imposer dans un certain nombre d’administrations, d’établissements d’enseignement ou de médias cette “écriture” comme obéissant aux règles de la langue française ».
Chère Anne-Laure Blin, on est sincèrement désolé·es de contribuer avec notre magazine de gros wokes à la décrépitude du français que vous chérissez tant. Vous devez, sans aucun doute, connaître sur le bout des doigts toutes les entrées du dictionnaire, maîtriser à la perfection l’imparfait du subjonctif et ne jamais utiliser ces vilains anglicismes qui polluent notre si belle langue. Une langue si peu vivante qu’elle n’a évidemment pas évolué depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts du 25 août 1539, que vous citez fièrement au tout début de votre projet de loi. Vraiment, bravo pour votre croisade aux frais du contribuable, et merci pour votre vigilance salutaire.