Fâchée par la polémique, la sénatrice LR Joëlle Garriaud-Maylam a préféré remballer les petits fours et le champ' en attendant des jours meilleurs pour ce prix récompensant des personnalités qui font « rayonner la France à l'étranger ».
S'indigner de la présence de Patrick Poivre d'Arvor, accusé de violences sexuelles par une trentaine de femmes, dans le jury du prestigieux Grand prix du rayonnement, ce truc un peu pompeux qui promeut celles et ceux qui font briller l'image de la France ? Pour la présidente du Prix, Joëlle Garriaud-Maylan, tout cela n'est que « passions tristes », comme elle l'a indiqué à Libération ce jeudi. La sémillante sénatrice Les Républicains ne comprend pas que certain·es invité·es à ce grand raout républico-pouet-pouet aient tiqué lorsque, ayant reçu le carton d'invitation pour la soirée organisée le 4 octobre au Quai d'Orsay, ils et elles se sont aperçu que PPDA demeurait jury comme indiqué sur le site internet de l'événement.
Après avoir, mardi 20 septembre, déclaré dans un précédent article de Libération que « PPDA n’est plus dans le jury » mais plaidé une sombre histoire de perte des mots de passe du site (???) expliquant l'absence de mise à jour, Joëlle Garriaud-Maylan a changé de tactique. L'élue représentante des Français·es établi·es hors de France a annoncé mardi soir aux parties prenantes – la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna et les élu·es consulaires – que la cérémonie était reportée sine die.
Pour autant, elle n'en démord pas, où est le malaise à ajouter la touche sucrée-salée PPDA au gratin de l'excellence française ? « Les obsessions personnelles de certains sont revenues au premier plan et, depuis cette invitation, une cabale a été organisée », assène-t-elle dans l'article de Libération publié le 22 septembre. Mieux : « Si elle s’estime, "du plus profond de son être", "pleinement solidaire des femmes victimes de violences", la sénatrice ajoute dans la même phrase trouver "inadmissible que des faits aussi graves soient le prétexte de polémiques" », rapporte Libé. Une mise au point qui ne risque pas de convaincre les militantes féministes montées au créneau ni les accusatrices de PPDA. L'une d'elle dénonçait d'ailleurs dans le premier article de Libé « une insulte faite à la parole des femmes » que la présence de PPDA à cette soirée organisée sous les ors de la République.
Mais ne tirons pas sur l'ambulance, peut-être Joëlle Garriaud-Maylan est-elle dans ses petits souliers : difficile, en effet, de faire face à une telle bévue quand on est vice-présidente de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes au Sénat.
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