En cette déstabilisante période de télétravail, les entreprises les plus à la pointe de la techno ont offert un florilège de solutions aux patron·nes voulant maximiser la sérénité de leurs employé·es. Pour éviter de barber vos troupes avec votre difficile situation économique et leur épargner tout le bla-bla procédural, faites comme Bird, qui propose des trottinettes en libre-service : virez-les sans crier gare, collectivement, en visioconférence ! C’est de cette manière que la start-up californienne a annoncé leur licenciement à 406 personnes (simultanément, donc), fin mars. Le message était, en plus, diffusé par une voix robotique préenregistrée et non celle d’un·e « n+1 ». On recommande là encore la méthode. Une façon de prouver que vous appliquez les règles d’égalité les plus strictes.
Veillez à ne pas oppresser les équipes qui restent en envoyant trop de mails. Optez plutôt pour l’option Big Brother : les convaincre d’installer une appli de vidéo spécifique pour surveiller le travail en direct. Comme Sneek, qui peut se connecter à leurs webcams, les photographier à intervalles réguliers et vous partager un « mur des visages » (une compil photo d’eux en train de bosser). Sinon, imposez n’importe quel logiciel contenant l’option « always on ». Dans ce cas, la webcam tourne en continu, comme si vous étiez en réunion à l’infini ! Avec l’argument « c’est plus simple pour parler », ça devrait passer crème. D’après le Los Angeles Times, la surveillance sur les salarié·es est une vraie tendance, « parfaitement légale » tant que l’employeur « le divulgue », précise le journal. Au pire, beaucoup se justifient en avançant que « la surveillance limite les risques de faille sécuritaire ». Orwell, si tu nous entends…