Alors là, les bras nous en tombent. Des congés pour mieux accueillir votre enfant, passer du temps avec lui et votre compagne, c'est censé être merveilleux, non ? « Non », décrètent avec franchise 61 % des hommes qui ont répondu à un sondage en ligne et dont les résultats ont été publiés le 8 juin.
Lancé par Génie des lieux, une société de conseil spécialiste de l'organisation de l'espace de travail, le sondage aux 2 906 réponses issues d'un « panel représentatif »* a de quoi nous faire rendre notre tablier de ménagère. On y apprend donc que les hommes ne sont pas franchement emballés par la réforme du congé paternité, qui sera mise en place dès le 1er juillet et fait passer de 11 jours à un mois ledit congé, dont sept obligatoires (empêchant ainsi l'employeur de vous le reprocher). 56 % des hommes interrogés affichent même clairement la couleur, en disant souhaiter un congé moins long que celui qui va entrer en vigueur ! On s'en étonnera moins mais les femmes ayant répondu au sondage sont à l'inverse 67 % à désirer cette réforme. Sans blague : au-delà de prendre le temps pour se connecter à son enfant, l'intérêt de l'extension du congé paternité réside notamment dans la possibilité de soulager sa compagne dans le soin du nouveau né et de mieux partager les tâches administratives qui s'annoncent.
On apprend aussi que 68 % des sondés masculins considèrent que prendre un congé pater est « abusé (sic) vu que beaucoup sont en télétravail », pensant peut-être que jongler avec les biberons, les couches et les câlins est tout à fait compatible avec les tableurs Excel et les réunions Zoom – à moins qu'ils aient, lors de ces réunions, l'habitude de faire semblant d'écouter.
Pourtant, et c'est là où cela va particulièrement vous agacer, 57 % des répondants masculins « pensent que l'égalité entre congés maternité et paternité permettrait de briser le plafond de verre » (contre 89% des femmes sondées). Oui, mesdames, cela signifie qu'une majorité d'hommes sont tout à fait conscients des bienfaits du congé pater en matière d'égalité devant la carrière mais, pour autant, ne souhaite pas y contribuer. Y a des grèves des ventres qui se perdent.
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*Les résultats de cette étude posent tellement question qu'on se demande si sa méthodologie n'a pas été biaisée. Le fondateur de l'agence BuzzPress, qui a fourni le panel à Génie des lieux, a expliqué à Causette ne pas être en mesure de fournir les détails de la méthodologie et du profil des répondant·es.