Être riche, c’est le petit plus qui fait toujours la différence dans la vie, même quand il s’agit d’aller faire un tour en prison. Si vous êtes poursuivi·e aux États-Unis, mais n’avez pas réussi, comme l’autorise le système américain, à conclure un accord à l’amiable avec vos victimes, utilisez à bon escient votre réserve personnelle en cas de coup dur : recourez aux consultants prison, un service à la personne né du cerveau de plusieurs malfrats en cols blancs qui, envoyés en cabane pour diverses fraudes financières, ont décidé de rentabiliser leurs malheureuses expériences.
Ce business rédempteur – que seule la philosophie du self-made-man américain sait produire – a conquis d’illustres clients, tel Harvey Weinstein. Le producteur déchu, condamné le 11 mars à vingt-trois ans de prison pour viols et agressions sexuelles, aurait déboursé, selon la presse, la bagatelle de 100 000 dollars pour se préparer à la zonzon et à ses rudesses. À ce prix-là, on ose croire qu’il a bénéficié d’une formule complète, telle que proposée par White Collar Advice (« Conseil col blanc »). De la « préparation à la sentence », dans laquelle l’inculpé est coaché à « exprimer ses remords » (pas hyper convaincant pour Weinstein, apparemment) jusqu’à l’aide matérielle pour adoucir son séjour dans la sinistre Rikers Island, le centre de détention où est retourné le producteur en attendant son appel. En espérant qu’il en fera profiter ses codétenus.

Réinsertion : de la fraude fiscale au coaching spécial zonzon