
Les Américain·es ont définitivement une relation des plus toxiques avec les bisons. Non content·es de les avoir quasiment exterminés au XIXe siècle (en même temps que les Natives), voilà qu’ils remettent le couvert. Pour réduire un troupeau de cinq cents bisons qui détruirait la végétation, les sites archéologiques et les réserves d’eau du parc national du Grand Canyon, en plus de mesures de déplacement vers d’autres régions, ils se sont octroyé le droit d’en abattre douze.
Plutôt que de procéder avec la réserve et l’humilité qu’on aurait pu attendre au vu d’une telle entreprise, l’administration du parc a préféré les tambours et trompettes. Elle a ainsi organisé un concours pour donner la chance à quelques heureux·euses élu·es de chasser cet automne ces douze spécimens, si tant est que les candidat·es soient capables « de transporter à pied les carcasses hors de l’espace sauvage ». Comprenez, sans assistance motorisée. On imagine que c’est là la caution verte de l’initiative. Pas moins de 45 000 personnes se sont portées volontaires pour en découdre avec le bovin poilu.