Dans un arrêt du 30 juin, la Cour de cassation a dû trancher pour savoir si un veuf pouvait toucher une rente de solidarité nationale pour avoir perdu son aide aux tâches ménagères et sa partenaire sexuelle.
Petite devinette. La solidarité nationale doit-elle prendre en charge financièrement le préjudice causé par la disparition de nos rapports sexuels si notre conjoint·e décède après un accident médical ? Question épineuse, me direz-vous ! Elle a pourtant donné du fil à retordre à la Cour de cassation, en juin dernier.
A la suite du décès de sa femme en raison d’un accident médical survenu en 2009, un homme a cherché à obtenir réparation auprès de l’Office national d'indemnisation des accidents médicaux. Jusque-là, la requête est recevable au titre de la solidarité nationale, s’agissant d’un décès lié à une intervention médicale.
Les motifs du monsieur ne sont, néanmoins, pas banaux. En effet, il demande une indemnisation pour la perte de l’assistance pour les tâches ménagères ainsi qu’une indemnisation pour préjudice sexuel, exposant n’avoir plus la possibilité de faire l’amour à sa femme, décédée donc. Il se retrouve alors dans une bien fâcheuse position : plus de relations sexuelles et plus personne pour faire le ménage. Notons qu’il s’estime donc trop diminué pour assumer les tâches ménagères mais pas pour le coït.
Après un long processus judiciaire, l’affaire a été portée jusque devant la Cour de cassation. Finalement, la haute juridiction a refusé en juin 2021 qu’il reçoive une rente nationale pour le « préjudice sexuel par ricochet » que notre infirme de la lessive mais toujours vaillant du vit plaidait. Tout de même, la nation reconnaissante lui payera une « rente viagère » pour la perte de l’assistance de sa défunte femme pour les tâches ménagères.