Ça, c’est ce qui s’appelle rebondir sur une actualité ! On croyait avoir fait le tour de la stérile question du bon accoutrement des lycéennes depuis que Jean-Michel Blanquer avait tranché en faveur de l'absconse « tenue républicaine » suite au hashtag #14septembre de lycéennes revendiquant le droit de s'habiller comme elles le souhaitent mais voici que Marianne relance le débat à l’aide d’un sondage commandé à l’Ifop et publié ce mardi 29 septembre.
La question soumise à un panel d'environ 2 000 Français·es est pour le moins déconcertante : « Souhaitez-vous que les lycées publics autorisent ou interdisent aux filles le port des vêtements suivants dans l’enceinte de leurs établissements ? », avec ces différentes fringues passées à l’inquisition des sondés : « un mini short ou un short court » ; « une mini jupe ou une robe courte » ; « une robe moulante ou un vêtement serré montrant ses formes » ; « un jeans troué ». Surtout, l’étude rentre dans des détails particulièrement scabreux, avec un zoom sur la poitrine des jeunes filles : « no-bra » [c’est-à-dire l’absence de soutien-gorge, ndlr] ; « un haut avec un décolleté plongeant » ; « crop-top » [c’est-à-dire un haut laissant apparaître le nombril, ndlr] ou encore « un t‑shirt laissant apparaître [oh god, ndlr] les bretelles du soutien-gorge ».
Sans que cela soit vraiment une surprise, les résultats de ce sondage montrent l'ampleur des crispations sur le corps des jeunes filles. Une majorité des sondé·es souhaite faire interdire chaque vêtement féminin passé au crible. Car c'est bien le problème de ce sondage à sens unique : il aurait été intéressant de demander aux Français·es leur avis sur les marcels moulants et autres baggys laissant entrevoir le fessier des garçons. Ainsi, on aurait pu faire la part des choses entre celles et ceux qui exigent des jeunes femmes de la pudeur, et celles et ceux qui ont une conception plus « Troisième république » de l'Éducation nationale. L'article décryptant la pudibonderie générale et l'éternelle sexualisation des corps des filles mises en lumière par ce sondage ne dit d'ailleurs rien des tenues masculines. C'est nous ou y a comme un double standard ?
Mise au point de l'Ifop :