Un enclos sans ambiance et quasi vide avec, sur sa gauche, une foule dégoûtée de ce nouveau privilège financier importé des États-Unis. Voici le « Golden Pit », inauguré par le festival Rock en Seine, fin août, à Saint-Cloud. Son concept ? Offrir à celles et ceux qui ont payé 20 euros de plus (le billet de base est déjà à 69 euros la journée !) l’accès à une zone réservée devant la scène, créant ainsi une ségrégation pécuniaire qui contrevient à l’esprit festivalier de mélange des populations.
Là où ça devient audacieux, c’est que les organisateurs ont motivé ce choix par… la nécessité de séduire les client·es les plus délicat·es : la nouveauté répondrait « à la demande de davantage de confort d’un public traditionnellement très éclectique à Rock en Seine », défendent-ils dans Les Échos. Pas de quoi convaincre la tête d’affiche Nick Cave, qui a fait huer le Golden Pit aux festivalier·ères amassé·es en dehors. De l’autre côté de la barrière, les happy few n’ont pas osé moufter, mais c’est sans doute là le charme discret de la bourgeoisie.