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© Gros pour Causette

La mono­ga­mie, c’est l’enfer

Ça leur reste en tra­vers de la gorge ! Le 9 mai, après moult rebon­dis­se­ments, le Parlement de Guinée a modi­fié le Code civil pour faire de la mono­ga­mie le régime de mariage par défaut – la poly­ga­mie, très cou­rante dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, n’étant désor­mais pos­sible qu’avec l’« accord expli­cite » de la pre­mière épouse. Un affront que les phal­lo­crates conser­va­teurs ne digèrent pas. Pour dénon­cer cette héré­sie, tous les argu­ments sont bons, à com­men­cer par celui du grand-​méchant-​lobby : « Les lois qui sont prises aujourd’hui, c’est pour faire plai­sir aux Occidentaux », a fus­ti­gé l’un des deux dépu­tés qui a voté contre ce texte. Fort de son auto­ri­té reli­gieuse, l’imam Alhassane Sampou, lui, a car­ré­ment sor­ti sa carte « fin du monde » : « Si chaque homme épouse trois à quatre femmes, il res­te­ra encore des femmes céli­ba­taires, mais en nombre réduit. Or, on nous impose une seule, c’est très grave puisque la rue sera pleine de débauche », a‑t-​il pré­ve­nu, pre­nant bien soin d’avertir ses ouailles qu’elles cou­raient « le risque d’une grave malé­dic­tion de Dieu ». Et si cer­tains pro­mettent déjà que la loi va « aug­men­ter les divorces », d’autres ont pré­fé­ré dégai­ner l’argument mas­sue du « péril démo­gra­phique ». « Il y a plus de femmes que d’hommes », a ain­si expli­qué à l’AFP Alhoussein Makanéra Kaké, un ancien ministre de la Communication, qui pré­fère encore voir sa fille « deuxième ou troi­sième épouse que de la voir vieillir sans homme ». Eh oui, ne nous y trom­pons pas : si tous ces hommes défendent la poly­ga­mie, c’est pour le bien des femmes, évidemment. 

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