On aura rarement connu d’hommage aussi sexiste. Pour se souvenir de l’actrice Françoise Arnoul, décédée le 20 juillet dernier à l’âge de 90 ans, Bernard Pivot nous a gratifié·es d’une sympathique anecdote sur Twitter. Ce qu’il a retenu de Françoise Arnoul, ce ne sont pas ses 60 ans de carrière, ou sa décoration de l’ordre des Arts et des Lettres, encore moins ses soixante-dix films. Non, pour se souvenir de l’actrice, Bernard a choisi de rendre hommage… à ses seins, qui « ont fait rêver » l’adolescent boutonneux qu’il était dans les années 50.
En 1949, Françoise Arnoul 19 ans à l’époque joue son premier grand rôle dans L’Epave de Willy Rosier qui comporte quelques plans dénudés. Scènes en réalité tournées par une doublure car la jeune fille est mineure, ainsi que le réexplique doctement Bernard, qui en connait un rayon question nichons, dans son tweet.
Réduire la vie d’une femme à ses seins, on a connu plus classe comme épitaphe. Mais en même temps, peut-on encore s’étonner lorsqu’on se souvient qu’en septembre 2019, Bernard Pivot exprimait sur Twitter que « dans [sa] génération, les garçons recherchaient les petites Suédoises qui avaient la réputation d’être moins coincées que les petites Françaises. J’imagine notre étonnement, notre trouille, si nous avions approché une Greta Thunberg. » Bon, Bernard, il s’agirait maintenant d’entamer une psychothérapie pour régler une bonne fois pour toute vos traumas d’enfance. Ça vous plairait, vous, que votre nécrologie ne parle que de votre sexisme ?