Dans la course effrénée du football mondial pour engranger toujours plus de maille, le président de la Fifa, Gianni Infantino, plaide depuis quelque temps pour que l’on organise toujours plus de Coupes du monde : tous les deux ans plutôt que tous les quatre ans, manière de doubler les recettes publicitaires des grand-messes du ballon rond.
La proposition n’emballant ni les supporteur·rices ni les clubs, qui composent avec un calendrier international toujours plus demandeur, Gianni Infantino, à court d’arguments, a joué un surprenant va-tout le 26 janvier devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), à Strasbourg : « Nous devons trouver des moyens d’inclure le monde entier pour donner de l’espoir aux Africains afin qu’ils n’aient pas besoin de traverser la Méditerranée pour trouver peut-être une vie meilleure, mais, plus probablement la mort en mer, a avancé le Suisse. Nous devons donner des opportunités, donner de la dignité. » PARDON ? Sommes-nous bien en train de comprendre que, aux yeux de Gianni, divertir « les Africains » avec du foot les empêchera de vouloir échapper à la misère et aux guerres en prenant la route de l’exil ? Devant le tollé, le président de la Fifa s’est fendu d’une branlante mise au point : « Mon message plus général était que tous ceux qui occupent un poste décisionnel ont la responsabilité d’aider à améliorer la situation des gens partout dans le monde. » Hors-jeu !