On se croirait dans une république socialiste de l’ex-URSS, mais non, il s’agit juste d’un amendement porté par le député Denis Masséglia, visiblement désireux de se faire bien voir d’Emmanuel Macron, et voté par l’Assemblée nationale.
À en croire Ouest France, l’idée lui est venue de son expérience du terrain : député macroniste de la 5e circonscription Maine-et-Loire, Denis Masséglia se partage le territoire avec Gilles Bourdouleix (divers droite), maire de Cholet, qui se refuse à accrocher le portrait d’Emmanuel Macron « dans la salle du conseil municipal aux côtés des précédents chefs de l’État qui, eux, ont tous leur photo ». Ce serait donc pour réparer ce qu’il juge une offense faite à son chef que ce loyal Denis aurait déposé un amendement imposant aux maires d’afficher le président de la République dans leurs mairies, dans le cadre d’une proposition de loi obligeant les communes de plus de 1 500 habitants à faire flotter le drapeau européen au côté de l’étendard tricolore. L’Assemblée nationale l’a approuvé en première lecture mercredi 10 mai.
Ce qui ne relevait jusqu’ici que de l’usage est donc en passe de devenir une obligation si l’amendement Masséglia va jusqu’au bout du processus législatif – la proposition de loi doit désormais être étudiée par le Sénat. Une petite révolution qui fleure bon l’ambiance république socialiste de l’ex-URSS : même De Gaulle ou Pompidou n’avaient pas osé !
« Parce que la mairie est la maison de tous les Français, je portais ce soir un amendement visant à rendre obligatoire l’affichage du portrait officiel du Président de la République dans toutes les mairies », a justifié le député sur Twitter après l’adoption de son amendement. À croire que Denis Masséglia, qui gérait une société de réparation de consoles de jeux vidéo avant d’être élu député, a manqué une brillante carrière de décorateur d’intérieur… Si vous ne savez pas comment agrémenter les murs de votre maison, n’hésitez pas à faire appel à ses services, Denis se fera une joie de vous suggérer quelques embellissements de stature républicaine !
En réaction, le député La France insoumise Antoine Léaument – qui a fait passer, lui, un amendement rendant obligatoire l’inscription « liberté, égalité, fraternité » sur les frontons des mairies, a invité « les maires de France à décrocher les portraits de Macron ». C’est vrai que devant tant de flagornerie, l’envie démange.