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« C'est notre raïs à nous, Monsieur René Coty, un grand homme » © OSS 117, le Caire nid d'espions

Décoration d'intérieur : les mai­ries som­mées d'afficher le por­trait du pré­sident sur leurs murs

On se croi­rait dans une répu­blique socia­liste de l’ex-URSS, mais non, il s’agit juste d’un amen­de­ment por­té par le dépu­té Denis Masséglia, visi­ble­ment dési­reux de se faire bien voir d’Emmanuel Macron, et voté par l’Assemblée nationale.

À en croire Ouest France, l’idée lui est venue de son expé­rience du ter­rain : dépu­té macro­niste de la 5e cir­cons­crip­tion Maine-​et-​Loire, Denis Masséglia se par­tage le ter­ri­toire avec Gilles Bourdouleix (divers droite), maire de Cholet, qui se refuse à accro­cher le por­trait d’Emmanuel Macron « dans la salle du conseil muni­ci­pal aux côtés des pré­cé­dents chefs de l’État qui, eux, ont tous leur pho­to ». Ce serait donc pour répa­rer ce qu’il juge une offense faite à son chef que ce loyal Denis aurait dépo­sé un amen­de­ment impo­sant aux maires d’afficher le pré­sident de la République dans leurs mai­ries, dans le cadre d’une pro­po­si­tion de loi obli­geant les com­munes de plus de 1 500 habi­tants à faire flot­ter le dra­peau euro­péen au côté de l’étendard tri­co­lore. L’Assemblée natio­nale l’a approu­vé en pre­mière lec­ture mer­cre­di 10 mai.

Ce qui ne rele­vait jusqu’ici que de l’usage est donc en passe de deve­nir une obli­ga­tion si l’amendement Masséglia va jusqu’au bout du pro­ces­sus légis­la­tif – la pro­po­si­tion de loi doit désor­mais être étu­diée par le Sénat. Une petite révo­lu­tion qui fleure bon l’ambiance répu­blique socia­liste de l’ex-URSS : même De Gaulle ou Pompidou n’avaient pas osé ! 

« Parce que la mai­rie est la mai­son de tous les Français, je por­tais ce soir un amen­de­ment visant à rendre obli­ga­toire l’affichage du por­trait offi­ciel du Président de la République dans toutes les mai­ries », a jus­ti­fié le dépu­té sur Twitter après l’adoption de son amen­de­ment. À croire que Denis Masséglia, qui gérait une socié­té de répa­ra­tion de consoles de jeux vidéo avant d’être élu dépu­té, a man­qué une brillante car­rière de déco­ra­teur d’intérieur… Si vous ne savez pas com­ment agré­men­ter les murs de votre mai­son, n’hésitez pas à faire appel à ses ser­vices, Denis se fera une joie de vous sug­gé­rer quelques embel­lis­se­ments de sta­ture républicaine !

En réac­tion, le dépu­té La France insou­mise Antoine Léaument – qui a fait pas­ser, lui, un amen­de­ment ren­dant obli­ga­toire l’inscription « liber­té, éga­li­té, fra­ter­ni­té » sur les fron­tons des mai­ries, a invi­té « les maires de France à décro­cher les por­traits de Macron ». C’est vrai que devant tant de fla­gor­ne­rie, l’envie démange.

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