MISE À JOUR//Decathlon a répondu, sur Twitter, à notre article en se défendant de toute volonté de sexualiser les petites filles (voir en bas de l'article).

Chez Causette, on pensait avoir tout vu en termes de marketing douteux, mais les marques sont toujours là pour nous rappeler qu’elles peuvent repousser plus loin le malaise. Dans cette histoire, tout commence lorsque notre lectrice Manon se rend dans un magasin Decathlon pour y trouver un maillot de bain pour sa fille de 10 ans.
La marque de surf Olaian, filiale de Decathlon, y propose une multitude de maillots deux-pièces. Du turquoise au rose corail, tout a été pensé pour plaire à des petites filles qu’on a hélas habituées, depuis leur naissance, à apprécier des tons girly. Mais Olaian va bien plus loin dans les clichés sur le féminin. Au fil de ses pérégrinations dans les rayons, Manon découvre des hauts de maillot ampliformes, disponibles à partir de 12 ans : des modèles à coques en mousse fines amovibles, pour rembourrer le volume de la poitrine. Un choix commercial qui alarme une nouvelle fois sur le regard que notre société porte sur le corps des petites filles en les transformant en petites femmes dotées d’attributs sexualisés.
Du coup, on a fait quelques recherches sur le site de Decathlon pour chercher à comprendre. Pas besoin de les appeler pour leur demander une justification, tout est assumé dans la rubrique infos techniques des maillots de la colère : « La forme de la brassière permet une très bonne tenue dans les vagues tout en étant féminine. » Merci Decathlon, c’est vrai qu’à 12 ans, être féminine est une qualité requise pour faire du surf. Mais le géant de l’équipement sportif ne s’arrête pas là et franchit un pas supplémentaire dans la mauvaise foi : « Ces coques permettent de cacher les bouts de seins qui peuvent se voir quand le maillot est mouillé. »
Vous pensiez avoir tout lu, vous n’êtes pourtant pas au bout de votre hallucination. Decathlon s’érige ensuite en gardien des bonnes mœurs en indiquant que ces maillots ont pour but de « protège[r] la pudeur de l’adolescente ». Plaît-il ? Si, si, « car [le magasin] a pu observer, grâce à des observations [sic], interviews, qu’à cette période, il n’est pas facile pour une fille d’accepter son corps ». Et les petits garçons, on protège leur pudeur avec des coques dans leur caleçon, peut-être ?
Sur Twitter, Decathlon a répondu à notre article vendredi 7 août, en se défendant de toute volonté de sexualiser les petites filles et en précisant que pour la marque, l'important est que « tout le monde se sente à l'aise dans son maillot de bain ».