Cramé par sa commu, il a présenté ses confuses, « assume » et plaide désormais le droit à l'oubli : « oui mais j'ai supprimé la vidéo, tranquille ».
Le plan, s'était-il dit, était brillant. Surfer sur la vague du mouvement dénonçant de prétendus excès de #MeToo et ainsi pouvoir se payer un buzz pour pas cher en s'érigeant comme la blanche colombe injustement accusée. « Homme plus fort que toi », de son humble pseudo sur le réseau social TikTok où il affiche 403 000 abonné·es s'est payé à la place ce week-end la honte de sa vie – et il semble le seul à ne pas s'en rendre compte.
Son idée ? Créer un faux compte Twitter au nom d'une certaine Lucie l'accusant dans un thread d'une agression sexuelle au cours d'une soirée pour, par la suite, publier une vidéo buzzesque dans laquelle il dénoncerait la calomnie en montrant que, la nuit des faits imputés en question, il n'était pas à la soirée en boîte indiquée par « Lucie » mais avec des amis influenceurs en train de TikToker, preuves vidéos à l'appui. Hashtag #NeCroyezPasTout crânement dégainé à la face des victimes de violences sexistes et sexuelles. Sauf que le buzzesque ne s'est pas trouvé là où il l'attendait… Car l'influenceur « plus fort que toi » a commis une bévue de débutant : dans la vidéo dénonçant le faux complot, le jeune homme a pris des captures d'écran des tweets de « Lucie » dans lesquels la mention « Voir l'activité du tweet » apparaît. Or, cet outil de visualisation des statistiques de la portée d'un tweet n'est visible que par son émetteur.
En d'autres termes, « Homme plus fort que toi » a publié une vidéo faussement offusquée pour jouer les martyrs, dans laquelle tout utilisateur un tant soit peu averti des réseaux sociaux pouvait se rendre compte de la supercherie ! Cela n'a pas manqué et de nombreuses personnes ayant vu la vidéo du « BG de TikTok » (oui, il a fait écrire ça à Lucie, tant qu'à s'auto-accuser pour buzzer, autant le faire avec panache) l'ont épinglé en lui demandant des explications.
Pas franchement déstabilisé, le gus – qui annonce avoir 18 ans pour apporter des arguments censés l'excuser ‑a publié dimanche 3 juillet une nouvelle vidéo dans laquelle il présente ses excuses. Il reconnait avoir laissé, dans un premier temps, la vidéo « parce qu'[il] savai[t] que ça allait faire des vues » et tente dans des explications confuses de ramener le geste à une fausse accusation similaire dont il aurait été victime quelques temps auparavant. Vu que c'est un bonhomme, un vrai (on vous rappelle qu'il s'agit d'un « Homme plus fort que toi »), il répète surtout pendant six trop longues minutes « j'assume » comme un mantra et lorsqu'une personne dénonce dans les commentaires un comportement pétri de « culture du viol », il rétorque : « oui mais j'ai supprimé la vidéo, tranquille ». Encore un qui a trop pris au pied de la lettre la devise des pseudo-winners de l'époque « Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe, l'essentiel, c'est qu'on parle de moi ! »