Alors que l’Europe se démène face à une propagation exponentielle du coronavirus, la Chine est en voie de l’éradiquer sur son sol. Pas de secret : les autorités ont pris des mesures fermes de confinement et… en ont profité pour faire passer en douce un petit outil de flicage de masse des familles. Répondant au doux nom d’Alipay Health Code, une nouvelle appli note les citoyens en fonction de leur risque infectieux grâce à un code couleur. Elle leur indique s’ils peuvent se mouvoir librement (vert), s’ils doivent rester chez eux une semaine (jaune) ou rester en quarantaine durant quatorze jours (rouge). Les critères exacts n’ont pas été communiqués, mais pour prononcer sa sentence, l’appli se fonderait sur les déplacements de l’utilisateur dans des zones à risque, son contact avec une personne contaminée et certains symptômes suspects.
Mais en plus d’être autoritaire, Alipay Health Code est une vraie balance. Le New York Times a découvert qu’elle permet au gouvernement de pister les citoyens : les informations renseignées sur l’appli par les utilisateurs (nom, âge, lieu de vie, etc.) sont directement transmises à la police. Encore plus rassurant, les forces de l’ordre disposent de l’historique de déplacements et peuvent suivre les gens en temps réel. Une belle opportunité pour mettre en place une surveillance étatique, l’application étant déjà déployée dans deux cents villes chinoises en mars.

Chine : il court, il court le virus du flicage