img 3693
© Reuters

Le por­ter de femmes bien­tôt aux JO ?

C’est sur la plus haute marche du podium, devant 15 autres couples, et pour la deuxième année consé­cu­tive que grimpent Olivia et Jerome, jeunes amé­ri­cains du Maine, pas peu fier·es de leur exploit : Un par­cours d’obstacles de 250 mètres, avec saut de ron­dins de bois, patau­geoire dans un bas­sin, et grimpe d’une mon­tagne de sable qua­si insur­mon­table, avec 53,85 secondes au comp­teur ! Sacrée per­for­mance, en ce 9 octobre pour ce 21ème cham­pion­nat US – accrochez-​vous bien mes­dames – de por­ter de femmes ! 

Venue tout droit de la ville de Sonkajärvi en Finlande, cette pra­tique spor­tive offi­cia­li­sée en 1992 pour “for­ti­fier les mariages”, s’exécute à deux, l’homme por­tant sa com­pagne selon plu­sieurs tech­niques, la plus répan­due étant « à l’estonienne », com­prendre que la femme entoure ses jambes autour du cou de son aco­lyte, lui enserre la taille avec les bras, la tête à l’envers. Confort et ergo­no­mie, à ne pas repro­duire chez vous sans entraî­ne­ment cepen­dant, pour aller cher­cher les crois­sants du dimanche matin. 

Au départ, le por­ter de femmes semble être né d’une loin­taine tra­di­tion, selon un site fin­lan­dais dédié au sujet. Il était une fois, il y a fort long­temps, car la légende mérite qu’on s’y attarde un ins­tant, un bri­gand pas très com­mode nom­mé Herkko Rosvo-​Ronkainen qui sévis­sait dans les sombres forêts scan­di­naves. A la tête d’une effrayante troupe de voyous, il les entraî­nait à por­ter de lourds sacs sur le dos, pour ain­si les rendre vaillants et solides à de vils lar­cins. Il lui a paru très vite plus inté­res­sant de rem­pla­cer le bar­da par des femmes dégo­tées de ci de là, lors de pillages en proche contrée. Pourquoi s’embarrasser ? 

Depuis, il ne s’agit pas d’en rigo­ler, l’épreuve est très sérieu­se­ment enca­drée dans les trois pays pra­ti­quants, la Finlande, les Etats-​Unis et … Hong-​Kong. Le Comité inter­na­tio­nal de com­pé­ti­tion de por­ter d’épouse a adop­té un règle­ment strict qui indique notam­ment que la femme doit être âgée de 17 ans au moins, et n’est pas néces­sai­re­ment l’épouse du por­teur, libre de choi­sir celle d’un autre. Vraiment dans l’esprit d’Herkko le pion­nier !

Outre-​Atlantique, notez une ouver­ture d’esprit cer­taine : la com­pé­ti­tion est doré­na­vant gay friend­ly. L’ensemble des « porté·es » doivent peser au moins 49 kg et si elles et ils n’atteignent pas ce poids, seront les­tés en consé­quence. On ima­gine ces dames à fond dans la com­pet’ vou­loir gar­der la ligne bien fine tout au long de l’année afin de don­ner, le jour J, les meilleures chances à leur par­te­naire. Finalement, pour elles aus­si, c’est du sport. La récom­pense étant à la hau­teur de l’effort : les gagnant·es rem­portent le poids de la femme en équi­va­lence liquide, soit au moins 45 litres de bière 1, le breu­vage des vain­queurs ! A la vôtre !

Vous êtes arrivé.e à la fin de la page, c’est que Causette vous passionne !

Aidez nous à accom­pa­gner les com­bats qui vous animent, en fai­sant un don pour que nous conti­nuions une presse libre et indépendante.

Faites un don
  1. pour 49 kgs, d’après un cal­cul très sérieux effec­tué sur le conver­tis­seur du site guide-biere.fr, qui prend en consi­dé­ra­tion la den­si­té volu­mique de la bois­son fer­men­tée[]
Partager

Cet article vous a plu ? Et si vous vous abonniez ?

Chaque jour, nous explorons l’actualité pour vous apporter des expertises et des clés d’analyse. Notre mission est de vous proposer une information de qualité, engagée sur les sujets qui vous tiennent à cœur (féminismes, droits des femmes, justice sociale, écologie...), dans des formats multiples : reportages inédits, enquêtes exclusives, témoignages percutants, débats d’idées… 
Pour profiter de l’intégralité de nos contenus et faire vivre la presse engagée, abonnez-vous dès maintenant !  

 

Une autre manière de nous soutenir…. le don !

Afin de continuer à vous offrir un journalisme indépendant et de qualité, votre soutien financier nous permet de continuer à enquêter, à démêler et à interroger.
C’est aussi une grande aide pour le développement de notre transition digitale.
Chaque contribution, qu'elle soit grande ou petite, est précieuse. Vous pouvez soutenir Causette.fr en donnant à partir de 1 € .